ARTEX, UNE RÉVOLUTION SUR LE MARCHÉ DE L’ART

Francis Bacon, Trois études pour le portrait de George Dyer, 1963 © The Estate of Francis Bacon. Tous droits réservés, DACS 2024/ Photo par The Makers Photography

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La plateforme Artex a introduit en bourse un triptyque de Francis Bacon, le 8 mars dernier. Elle propose ainsi aux investisseurs d’acquérir des actions sur des chefs-d’œuvre de l’art. Une nouvelle alternative aux maisons de vente aux enchères ?

L’art, un produit financier ? La Société Artex, cofondée par le franco-marocain Yassir Benjelloun-Touimi – ancien d’UBS et de BNP Paribas notamment – et le prince Wenceslas de Liechtenstein, est la première plateforme boursière d’échanges d’actifs dédiée à l’art. Elle a suscité la surprise et bousculé le marché de l’art, le 8 mars dernier, en cotant en bourse un triptyque du britannique Francis Bacon, Trois études pour un portrait de Georges Dyer, peint en 1963.

Francis Bacon, Trois études pour le portrait de George Dyer, 1963 © The Estate of Francis Bacon. Tous droits réservés, DACS 2024/ Photo par The Makers Photography

Selon Yassir Benjelloun-Touimi, l’entrée en bourse de ce monument de l’art pictural s’est opérée selon un schéma classique. La plateforme boursière a fixé le prix de l’action à 92,20 euros –  valorisant le triptyque à 50,7 millions d’euros – afin que des investisseurs de tous bords puissent acheter des actions à conserver dans leurs portefeuilles comme n’importe quel produit d’épargne. C’est précisément là toute la singularité de cette plateforme : rendre l’inabordable soudainement accessible. Artex, en effet, pour vocation de poursuivre la cotation de « chefs-d’œuvre sélectionnés », dont la valeur « n’ira jamais en deçà de 30 millions d’euros », précise Benjelloun-Touimi. Néanmoins en établissant des paliers bas pour la valeur de l’action – équivalent à 100 dollars -, les promoteurs d’Artex contribuent à démocratiser l’investissement dans l’art.

Pour l’heure, des banques privées suisses représentent le gros des acheteurs. Cependant Artex entend se présenter comme une alternative sérieuse aux maisons d’enchères classiques, réservées aux initiés. Yassir Benjelloun-Touimi espère que cette première cotation ouvrira « la voie au développement d’une nouvelle classe d’actifs.» Il a par ailleurs annoncé que « toutes les œuvres d’art seront prêtées gratuitement à des musées à travers le monde.» Pour un investissement vertueux ?