Avec sa dernière exposition intitulée « Beginnings », l’artiste autodidacte originaire de Taroudant entend répondre aux questions qui reviennent en boucle concernant ses débuts.
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C’est dans le bazar et les cyber-cafés de Taroudant que tout a commencé. Avant de devenir l’artiste que l’on connaît aujourd’hui, Mo Baala s’est imprégné des savoir-faire des artisans de la médina et s’est exercé à sculpter des figures dans la pierre de calcaire, puis le bois de thuya. Il a confectionné des objets touristiques, en coupant dans le cuir ou le textile. Il s’est nourri des nombreuses rencontres qu’il a pu faire et a commencé à se forger, à partir des références qu’il glanait par-ci par-là, une solide culture artistique. Il faut l’entendre s’émerveiller encore au récit de toutes ces soirées passées dans les cyber-cafés de Taroudant ou de Marrakech à se renseigner sur Brancusi, Modigliani, Miró, Basquiat ou Bosch pour comprendre le génie qui est le sien. De tout cela est né un imaginaire débridé, peuplé de créatures plus bancales les unes que les autres. Un univers hétéroclite où la statuaire africaine rencontre la peinture flamande, où la tradition du masque africain sert de toile de fond à des autoportraits inouïs. L’exposition que présente l’Atelier 21 fourmille de dessins, peintures, sculptures et autres bas-reliefs consacrant la virtuosité d’un des artistes les plus inventifs du moment.
Olivier Rachet
Mo Baala, « Beginnings », L’Atelier 21, Casablanca, jusqu’au 16 mars 2020.