Leila Sadel est une artiste délicate, dont les textes brefs mais ciselés ont plus de force qu’un long poème. Une manière tout en finesse de dire beaucoup avec peu. Ou encore comment un détail dans les photos qui accompagnent ces textes dit de manière subtile qu’ici quelqu’un a vécu, a peut-être aimé mais qu’il n’en reste que ces quelques traces. Dérisoire ? Non. Mieux que l’ostentatoire du visible, une multitude de récits invisibles qui ne peuvent que nous ramener à notre propre condition. Pour restituer ces fragments d’histoires, Leila Sadel a déambulé dans toute la ville de Pessac au cours d’une résidence l’an dernier. Le résultat ? Un blog, une exposition et surtout ce petit bijou de livre composé de cartes libres et interchangeables qui permet au lecteur de créer ses propres liens entre les images et les textes. Un livre qui se lit avec un esprit vagabond, qui ne manquera pas de vous plonger dans la fragilité d’un souvenir au détour d’une phrase, ou d’une image.
tracé(s), Leila Sadel, auto-édition, 2012, 26 cartes libres dans un étui gaufré format 12 cm x 18 cm, prix public: 15 euros / 20 éditions limitées accompagnées d'un dessin original, 50 euros