[Expo] Diaspora at home

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Pourquoi parle-t-on rarement de diaspora pour désigner les migrations à l’intérieur et en direction du continent africain ? C’est la question que soulève « Diaspora at home », une exposition diptyque initiée fin 2019 par KADIST Paris et le Center for Contemporary Art (CCA) de Lagos. Le second volet parisien nous donne l’occasion de pousser les portes d’un bel espace de résidence et de monstration encore trop méconnu. Par sa nature même, l’exposition met au centre de son propos les enjeux de circulation des individus et des objets en Afrique, plus spécifiquement des œuvres d’art dans un écosystème culturel globalisé à décoloniser. Elle se présente comme une conversation naturellement articulée entre artistes émergents (Nidhal Chamekh, Rahima Gambo), influents (Wura-Natasha Ogunji) et déjà historiques comme El Anatsui et Goddy Leye, marqués chacun dans leur parcours et leur imaginaire par des questions existentielles relatives aux mémoires individuelles et collectives, déchirées, composites et fugitives. L’artiste franco-syrien Bady Dalloul propose notamment l’installation Bound Together (2019-2021) au sujet de la diaspora syro-libanaise au Nigeria, fruit de sa résidence au CCA Lagos. « Diaspora at home » est dédiée à la mémoire de la fondatrice de ce centre d’art nigérian, Bisi Silva, disparue en 2019.

Louise Thurin

« Diaspora at Home », KADIST, Paris, jusqu’au 30 janvier 2022.
Bady Dalloul, Bound Together, 2019-2021, tenues nigérianes en coton imprimé main, dessins, vidéos, dimensions variables. Courtesy de l’artiste et KADIST Paris. Photo © Aurélien Mole.
Nidhal Chamekh, Nos visages, 2019-2021, six transferts sur tissu, trois de 130 x 74 cm et trois de 130 x 65 cm. Courtesy de l’artiste et KADIST Paris. Photo © Aurélien Mole.