[Snapshot] En Afrique du Sud, l’habit ne fait pas le moine

Les robes que portait Marasela dans le cadre de sa performance de six ans, aujourd’hui suspendue au Zeitz MOCCA. Photo reproduite avec l’aimable autorisation du musée.

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Les robes que portait Marasela dans le cadre de sa performance de six ans, aujourd’hui suspendue au Zeitz MOCCA. Photo reproduite avec l’aimable autorisation du musée.

Comme son compatriote William Kentridge, la Sud-Africaine Senzeni Marasela se crée un alter ego, Theodorah, qui devient ici l’incarnation de ces femmes noires qui, comme la propre mère de l’artiste, ont fui les villages pour migrer en ville et s’entasser dans les townships où la précarité prévaut. Theodorah, c’est aussi un hommage à ces épouses venues chercher dans les métropoles leurs maris disparus, emprisonnés sous l’apartheid.

Les 21 robes rouges traditionnellement portées dans les campagnes et aujourd’hui exposées au Zeitz Mocaa ( Cape Town) sont celles que l’artiste a revêtu quotidiennement pour sa performance Theodorah comes to Johannesburg. Durant  6 ans, Marasela expérimente dans sa chair les préjugés car le vêtement est tantôt vecteur d’intégration ou à l’inverse d’ostracisme, métaphore dans une société comme celle de l’Afrique du Sud (mais pas que) des strates et ségrégation encore à l’œuvre entre noirs et blancs, hommes et femmes, citadins et ruraux, riches et pauvres.

La rédaction

Senzeni Marasela,Waiting for Gebane, Zeitz Mocaa, Cap Town, jusqu’au 2 mai 2021.