Vente Art Contemporain africain chez Artcurial : cinq artistes à collectionner

ABOUDIA (Abdoulaye Diarrassouba dit) Né en 1983 - Côte d'Ivoire Sans titre, Technique mixte et collages sur toile, Signée en bas à droite "ABOUDIA", 149 x149 cm - Estimation 70 000 - 90 000 €

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La maison de vente parisienne orchestre, le 31 mai prochain, sa vente d’art contemporain africain sur le thème du modèle féminin. On y retrouve bien entendu des usual suspects comme Aboudia, Barthelemy Toguo ou Omar BA, vus la semaine dernière à la biennale de Dakar. Entre les toiles d’artistes modernes comme Diatta Seck ou Baya et celles de jeunes pousses ghanéennes, la vente d’Artcurial offre un panorama riche de la production du continent. Focus sur cinq artistes à ne pas manquer.

ABOUDIA (Abdoulaye Diarrassouba dit) Né en 1983 - Côte d'Ivoire Sans titre, Technique mixte et collages sur toile, Signée en bas à droite "ABOUDIA", 149 x149 cm - Estimation 70 000 - 90 000 €

Aboudia

Né en 1983 à Abidjan, Aboudia travaille à Brooklyn. Jeune artiste largement plébiscité par le marché, son travail a déjà été exposé, entre autres, au Musée d’art de Tel Aviv, au musée du Nevada, à la Royal Academy Summer Show 2017 et à la Saatchi Gallery. Il est actuellement présenté au sein du pavillon ivoirien à la biennale de Venise.

Très inspirés par Abidjan, ville où il a grandi, en particulier les quartiers populaires d’Abobo, Yopougon et Treichville où les graffitis des jeunes tapissent les murs, ses premiers travaux sont très personnels et teintés de contestation.

Témoin d’une Afrique contemporaine en pleine ébullition, ses œuvres sont fortement stratifiées et brutalement énergiques, combinant, spontanéité et représentation d’un monde plus sombre qu’il n’y paraît. Depuis la guerre civile ivoirienne de 2011, ses paysages urbains sont hantés par des traumatismes. Ainsi se succèdent soldats armés, crânes sinistres et population encerclée par le danger.

Plus récemment, ses travaux abordent les difficultés de la vie quotidienne et les inégalités sociales à Abidjan, ville claustrophobique et parfois oppressante. Aboudia parvient néanmoins à trouver un équilibre subtil entre pathos et agressivité.

Godwin CHAMPS NAMUYIMBA, Blue Smoke, 2021, Huile et acrylique sur toile, 185x153 cm - Estimation 20 000 - 40 000 €

Godwin Champs  Namuyimba

L’Homme est au cœur du travail de Godwin Champs Namuyimba qui en expose, au sein de ses compositions frontales, toute la vulnérabilité. Résolument ancré dans son époque, l’artiste ougandais interroge, dans le contexte africain post-colonial, la notion d’identité et critique les représentations stéréotypées des Noirs. Les scènes d’intérieur où Godwin Champs saisit l’intimité de ses personnages sont de plus en plus prisées par le marché. Ainsi, sa toile intitulée Blue Smoke est estimée 20 000 – 40 000 €.

BAYA, Nature morte aux pastèques et aux raisins, 1976, Gouache et aquarelle sur papier, 100 cm x 150 cm - Estimation 5 000 - 7 000 €

Baya

Quel destin que celui de Baya ! Orpheline, l’artiste algérienne découvre l’art en modelant des personnages en argile avant de réaliser des gouaches qui éblouissent en 1943, le marchand d’art Aimé Maeght alors de passage à Alger. Maeght l’exposera à Paris où la jeune artiste se met à fréquenter l’avant-garde européenne dont Picasso et George Braque. Avec Aksouh, Benanteur, Bel Bahar, Khada, Guermaz et Mesli – artistes de la « génération de 1930 »  – Baya fait partie des fondateurs de l’art pictural algérien moderne. Une de ses œuvres est actuellement exposée à la biennale de Venise. La Nature morte aux pastèques et aux raisins, datée de 1976 et issue de la collection Edmonde Charles-Roux, est estimée 5 000 – 7 000 €.

Peter NGUGI, Sunday best, 2020, Huile sur toile, 205,50x211 cm - Estimation 8 000 - 12 000 €

Peter Ngugi

Peter Ngugi est un artiste kényan connu pour ses silhouettes d’ombre, qu’il peint sur des toiles plus grandes que nature. Les personnages, dépourvus de tout trait, sont habillés à la mode contemporaine africaine. Les fleurs et les motifs sur les vêtements sont rendus à coups de pinceaux épais. La forte présence du design africain traditionnel et contemporain est délibérément employée pour créer la narration d’une histoire africaine.

Raphael ADJETEY ADJEI MAYNE My cool, 2022, Acrylique et tissu wax sur toile, 140 x 102 cm

Raphael ADJETEY ADJEI MAYNE

Raphael Adjetey Adjei Mayne est l’une des étoiles montantes de la scène ghanéenne. Dans ses imposantes compositions – la toile Kaki présentée à la vente mesure 2 mètres sur 1 mètre 20 – l’artiste peint le portrait d’enfants qu’il rencontre dans son ancien quartier à Accra. Il y intègre souvent du wax et en fond des motifs floraux. Un clin d’œil à son Ghana natal où les habitants, faute de pouvoir se payer une séance photo au studio, cherchent à se photographier devant la maison la plus fleurie du quartier.