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[ Biennale ] Les Rencontres internationales de la photo de Fès : ceci n’est pas une photo

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Les Rencontres internationales de la photo de Fès ont mis à l’honneur les artistes du continent et ont interrogé les pratiques à l’ère des technologies numériques. 

 

Ces 9e rencontres sont résolument africaines. Emmenée par la curatrice Jeanne Mercier, fondatrice de la plateforme Afrique in Visu et spécialiste de la photographie africaine, l’édition 2015 se propose d’explorer les mutations et les nouveaux usages de la photographie contemporaine. On retrouve l’Ivoirien Paul Sika, la Tunisienne Héla Ammar, la Marocaine Randa Maroufi ou encore la communauté de photographes Everyday Africa dans une sélection qui fait la part belle à l’éclectisme. Ici, pas de fil rouge thématique : on y côtoie les prisonniers de Tazmamart de Wiame Haddad, les fantômes de la brousse de Cristina de Middel ou les moutons altiers de Nabil Boutros. Chacun déploie son univers. Un trait d’union se dessine toutefois à travers une approche transdisciplinaire qui décloisonne l’image, brouille les frontières entre photo, vidéo et composition picturale. 
 

« LES MEILLEURS PHOTOGRAPHES SONT DES PEINTRES » 


HYBRIDATION 


Interroger le médium, c’est le parti pris de cette édition. Jeanne Mercier a voulu « montrer, comme un puzzle, les différentes pratiques photographiques d’une génération qui utilise les potentialités du numérique et en renouvelle le langage ». Au sein de cette sélection hétérogène, présentée dans des espaces culturels disséminés entre ville nouvelle et médina, se créent des correspondances. Le délicat travail de Héla Ammar, tout en surimpressions, met en scène le corps anonyme de femmes – dont on n’apercevra que le dos – revêtues d’habits d’homme. Sans ployer sous le poids du carcan, ces silhouettes figées dans leur pose semblent, par le jeu de superpositions d’images, bouger imperceptiblement. La photographie sort de son cadre. A contrario, le travail de Wiame Haddad, quelques mètres plus loin, fige l’image vidéo qui en devient quasi photographique. Poursuivant son projet de recherche Ceux qui restent, l’artiste « filme » le portrait silencieux et pudique d’anciens détenus marocains. Le corps ici est en attente, réminiscence d’une temporalité carcérale. 
 

La suite de cet article est disponible sur Diptyk magazine #31 en kiosque et en ligne sur ce lien https://www.relay.com/diptyk/numero-courant-1254.html

Rencontres internationales de la photo de Fès, galerie de l’Institut français de Fès, galeries de l’Association Fès Saiss et Complexe Culturel Sidi Mohammed Ben Youssef, jusqu’au 15 décembre 2015. 

par Emmanuelle Outtier 

Héla Ammar, Hidden portrait II
Héla Ammar, Hidden portrait II
Cinq dirhams, 2013, peinture sur toile, 110 x 200 cm
Cinq dirhams, 2013, peinture sur toile, 110 x 200 cm
Dix dirhams, 2013, peinture sur toile, 110 x 200 cm
Dix dirhams, 2013, peinture sur toile, 110 x 200 cm
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seisme maroc

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