Sur une proposition de la curatrice Yasmina Bouzid, six artistes nord-africains revisitent l’âge d’or du cinéma égyptien et posent la question : «qu’avons-nous fait de nos rêves?»
« Tes yeux m’ont ramenée aux jours passés » entonne Oum Kalthoum dans sa célèbre chanson Enta Omri. L’expo- sition « Nilwood Melody, qu’avons- nous fait de nos rêves?» est une invitation à se plonger dans les années 1940-1960 lorsque Le Caire s’affi- chait comme l’épicentre de la culture arabe. Il faut imaginer l’effervescence de cette société égyptienne où se côtoyaient danseuses, poètes ou producteurs de toutes religions et nationalités. Le cinéma, reflet des aspirations collectives, attirait alors dans les salles obscures, badauds en cos- tume ou en robe à fleurs venus aduler ces icônes nommées Asmahan, Leila Mourad ou Mohamed Abdel Wahab. Le propos de l’exposition « Nilwood Melody » aurait pu aisé- ment sombrer dans la nostalgie mais Yasmina Bouzid s’en défend : « Revisiter cette époque, c’est surtout une manière d’interroger notre modernité ». Pourtant, pas de grands
discours ici. Ce qui intéresse la curatrice est de donner à voir « la réaction intime de chaque artiste à ce patrimoine égyptien ». Et chacun use des armes qui lui sont propres : humour et détournement des codes avec Zoulikha Bouab- dellah, Nabil Boutros ou Khalil Nemmaoui, évocation du récit familial (Mouna Jemal Siala et Mariam Abouzid Souali) ou relecture subjective de la mémoire d’un quartier cairote avec la jeune Ghita Skali.
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