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Dossier : Photo/Mode Je t’aime, moi non plus

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Et si c’était dans la mode que la photo marocaine s’inventait le mieux ? Un mode d’expression à part où les « délires » artistiques font pousser des ailes à toute une génération.

Irving Penn, Richard Avedon, Mario Testino, Peter Lindbergh… Des noms qui font rêver et qui aujourd’hui, en musée, galerie beaux livres ou salle de ventes, sont synonymes de summum en termes de création artistique. On a tendance à oublier qu’avant de s’affranchir du papier glacé, ils ont fait leurs armes dans les magazines de mode, qui leur ont donné les clefs de la liberté. Art et mode, un couple passionnel qui fonctionne toujours aussi bien, depuis la reprise des codes publicitaires par Jeff Koons dans les années 80, l’esthétique kitsch ultra léchée de Pierre et Gilles jusqu’au bousculement des conventions sociales et raciales par les campagnes Benetton d’Oliviero Toscani. Ancrée dans la vie de tous les jours, et en même temps machine à faire rêver, la mode est probablement aussi le meilleur canal où naviguer pour les photographes d’hier et d’aujourd’hui.


La mode, la mode, la mode ?

Qu’en est-il au Maroc ? Dans un milieu culturel où la photo gagne lentement ses galons artistiques auprès du grand public et des institutions, la mode semble être, ici encore, une échappée salutaire. Les jeunes photographes marocains y testent volontiers leurs idées, y forment leur style, collaborent entre créatifs pour mieux exister. Mais comment se démarquer dans un pays surinvesti par la mode internationale ? L’empreinte d’Yves Saint Laurent plane encore sur Marrakech, Tanger est la nouvelle destination pour hipsters et le désert accueille toujours autant de shootings. La jeune photo marocaine veut pour sa part briser les clichés. Meilleur, et très jeune, exemple : le Marrakech réinventé de Hicham Bouzid, où l’on ne voit jamais la ville à proprement parler.

Quand on évoque le milieu de la mode marocaine, le ton se crispe. S’ils publient dans quelques magazines féminins, les jeunes photographes en sont majoritairement déçus : ils regrettent un système inversé où la styliste est reine et le photographe, exécutant. Pour des commandes presse – qui restent assez rares – ils mettent leur égo et leurs idées dans leur poche pour se plier aux exigences du commanditaire.

Beaucoup ont trouvé leur planche de salut à l’étranger, où ils ont pu exprimer leur créativité. New York et Paris tiennent le haut du pavé, où ont travaillé Mehdi Sefrioui et Laila Hida, et où Deborah Benzaquen a su trouver une énergie nouvelle. (…)

Mohamed Melehi, Composition, 1968, diptyque, huile sur toile, 2 x (80 x 100 cm)
Mohamed Melehi, Composition, 1968, diptyque, huile sur toile, 2 x (80 x 100 cm)
prix 540 000 DH Lalla Essaydi, Harem 14C, 2009, tirage chromogène sur aluminium, 223,5 cm x 180,5 cm, édition 1/5. © Lalla Essaydi
prix 540 000 DH Lalla Essaydi, Harem 14C, 2009, tirage chromogène sur aluminium, 223,5 cm x 180,5 cm, édition 1/5. © Lalla Essaydi
prix 45 000 DH Lamia Naji, God’s hands, série Immaculé, 2011, tirage numérique marouflé sur Dibond et encadré sous plexi, 110 x 150 cm, édition 1/5 © Lamia Naji
prix 45 000 DH Lamia Naji, God’s hands, série Immaculé, 2011, tirage numérique marouflé sur Dibond et encadré sous plexi, 110 x 150 cm, édition 1/5 © Lamia Naji
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seisme maroc

La rédaction de diptyk se joint aux nombreuses voix endolories pour présenter toutes ses condoléances aux familles des victimes du séisme qui a frappé notre pays.

Nos pensées les accompagnent dans cette terrible épreuve.

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