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Madrid par-delà les mythes

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La capitale espagnole vit dans le souvenir des grands maîtres comme Velázquez, Gaudí, Dalí, Picasso… dont les œuvres se vendent ailleurs. Après dix ans de crise, le marché de l’art cherche un nouveau souffle. Il bénéficie notamment de l’effet Arco, l’une des foires les plus courues au monde. 

 

À Madrid, les mythes sont toujours présents et sans cesse réactivés. La première grande exposition espagnole de l’année 2017 met à l’honneur l’une des œuvres les plus célèbres de l’histoire : Guernica de Pablo Picasso. Elle ouvrira en avril prochain au musée Reina Sofía. Le musée célèbre les 80 ans de l’œuvre et les 25 ans de son arrivée parmi ses collections, en réunissant 150 chefs-d’œuvre de Picasso prêtés par les plus prestigieux musées occidentaux. Avec le succès déjà garanti d’une telle exposition, le musée Reina Sofía nous donne une leçon, car s’il a le vent en poupe – avec plus de 3,6 millions de visiteurs enregistrés en 2016, un chiffre en hausse de 12,2% par rapport à 2015 –, il attend une fréquentation encore en hausse… Les grands musées de Madrid, dont le Prado et le Thyssen-Bornemisza, battent leur plein et l’Espagne enregistre un nouveau record annuel de touristes, dont le nombre a augmenté de 10% en 2016. Les visiteurs et les investisseurs étrangers constituent la clef du rayonnement patrimonial madrilène, comme du rayonnement de ses acteurs culturels contemporains. Ce n’est pas un hasard si, à proximité du musée Reina Sofía, dans le quartier des Lettres, se trouvent les galeries Parra & Romero, Inés Barrenechea, Álvaro Alcázar, Casado Santapau et Guillermo de Osma. Pour assurer leur équilibre économique, elles comptent autant sur l’attrait patrimonial du quartier que sur l’événement artistique et commercial numéro 1 en Espagne : l’Arco.

Pouvant attirer quelque 100 000 visiteurs en quatre jours, l’Arco de Madrid est l’une des foires les plus visitées au monde. Un tel succès ne repose pas uniquement sur sa longévité – c’est la 36e édition qui est célébrée du 22 au 26 février 2017 – mais aussi sur une identité forte, Arco Madrid étant la porte d’entrée européenne de la création des pays d’Amérique latine. La foire constitue une plateforme sans égale et un véritable relais de diffusion pour les artistes mexicains, cubains, brésiliens ou colombiens, d’autant que nombre d’acheteurs sont espagnols, portugais et latino-américains. 

Arco & co

Cette année, le pays invité à l’Arco est l’Argentine, représentée en force avec 12 galeries venues de Buenos Aires, qui auront l’audace de proposer des solos ou des duos d’artistes sur les stands. Mais l’attraction de l’Arco repose aussi sur de puissantes galeries occidentales. Parmi les 200 participants, s’invitent les galeries Continua, Lisson, Malborough ou encore Hauser & Wirth. Un gage de qualité et de confiance dont de nombreux autres salons souhaiteraient bénéficier. Loin de rester sur ses acquis, l’Arco se développe aussi à l’étranger, à l’heure où de nombreuses tentatives d’expansion sont avortées. Elle a ouvert l’an dernier une antenne au Portugal. La première édition Arco Lisboa, en mai 2016, est venue combler un vide dû à la disparition de la seule foire d’art portugaise en 2012. L’attrait culturel de la région reprend ainsi du souffle, avec l’ambition affichée d’ouvrir encore les réseaux, notamment sur l’Afrique. Née au début des années 80 dans l’Espagne de la Movida, en plein bouillonnement culturel et politique, l’Arco est passée par des phases difficiles, notamment par un relèvement ponctuel conséquent de la TVA sur les œuvres d’art à 21% il y a quelques années. Sa diminution à 10 %, annoncée par le gouvernement espagnol juste avant la 33e édition en 2014, a redonné du souffle aux exposants, dont la présence sur le salon et le flux des transactions s’avèrent indispensables pour garantir la consolidation du marché de l’art madrilène. Car le marché intérieur est en souffrance.

 

 

Retrouvez la suite de cet article dans le numéro #37 de Diptyk Mag actuellement en kiosque

© Zakaria Wakrim, Nasser, Casablanca, 2010
© Zakaria Wakrim, Nasser, Casablanca, 2010
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