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Mère et fils

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Mettant face à face les toiles de Rahma Laâroussi, disciple de l’art brut, et d’Abdeslam Karmadi, la galerie Banque Populaire réunit deux talents par-delà les liens du sang.

 

S’il n’y a guère de liens picturaux, le face-à-face entre Rahma Laâroussi et Abdeslam Karmadi explore les questions de filiation et de transmission. La résonance qu’entretiennent ces deux générations témoigne des relations entre nature et culture. Elle inscrit l’art infiniment sensible de Rahma Laâroussi dans son époque et dans une histoire de l’art qui a magiquement pu échapper à la mondialisation. Traversés par ce phénomène, les tableaux d’Abdeslam Karmadi traitent de la question du portrait dans une sorte de double face-à-face, portrait du regardeur et/ou autoportrait du peintre. Car si l’artiste, au tout début de son processus, se sert de la photographie, il en condamne sa mise au point et en soustrait sa finalité première, la représentation. Renonçant à traduire l’intimité de la figure, son individualité, il en accuse la disparition à l’ère de la consommation médiatique. Traité en noir et blanc, à une ou deux touches jaunes ou rouges près, ce portrait est donc un antiportrait, celui d’un anonyme « Monsieur Tout-le-monde » dans son accoutrement uniforme, « officiel » (costume sombre, chemise claire, cravate et chaussures de cuir noires), stéréotype du bureaucrate, archétype de l’homme ordinaire devenu universel. Du corps, de la chair, il ne lui reste presque plus rien, à part de temps à autre de belles mains bien charpentées, mises en pleine lumière comme manifestes rebelles à la réduction de l’individu à son appartenance à une classe sociale, indice d’une société de pouvoir archiconventionnelle. 

 

RÉSISTANCE À L’INDIVIDUALISME 

La posture de l’homme, pratiquement toujours assis dans un étroit corridor, peut évoquer les peintures de Bacon (notamment la série d’Études d’après le portrait du pape Innocent X par Vélasquez), mais surtout celles de Giacometti dans son économie des gestes. Cette référence à la tradition moderniste du portrait confirme l’impossible tentative pour les artistes, aujourd’hui, d’échapper au phénomène de globalisation. […]

 

Claire Stoullig

 

Cet article est à retrouver intégralement dans le numéro 41 de diptyk 

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