La vente du 9 novembre chez Christie’s Paris révèle un acheteur d’art orientaliste sélectif et raisonnable. Les lots d’art arabe et iranien ont trouvé preneur auprès d’acheteurs du Moyen-Orient et du Maghreb, donnant raison à l’auctionneur parisien de se placer sur ce marché.
Le 9 novembre à Paris, la section des tableaux orientalistes proposée parChristie’s a été le théâtre d’enchères à la fois soutenues et sélectives pour desœuvres raisonnablement estimées. Au top ten des adjudications se situent toujours en bonne place les valeurs orientalistes comme Jacques Majorelle dont trois des œuvres proposées se situent dans ce tableau d’honneur.
Résultats médiocres pour la photo
Mais pas de saut de géant ni d’effet d’enchères pour ces lots tous adjugés dans leur fourchette d’estimation ou à peine au-dessus. La très belle détrempe de Majorelle, par exemple, n’a pas trouvé preneur, une œuvre peut-être jugée trop chère en ces temps d’achat de raison. « La partie de cette vacation consacrée à l’art arabe et iranien moderne a révélé tout un florilège d’artistes. Ils avaient déjà suscité un vif intérêt notamment grâce à la collection du Dr Mohammed Said Farsi, dispersée à Dubaï en avril et octobre derniers puis à Paris. Ce marché émergent enregistre de bons résultats et suscite l’intérêt grandissant de collectionneurs avertis et dynamiques », souligne Etienne Hellmann, directeur du département chez Christie’s Paris.
En effet, le meilleur score ne revient pas à une œuvre orientaliste mais à une œuvre d’art arabe moderne : «Acquise près de 400 000 euros par un marchand européen, La Femme se baignant dans un lac, de Abdulaziz Al Gazzar (1925-1965) est l’œuvre d’art arabe la plus chère vendue aux enchères en France, souligne Etienne Hellmann le lendemain de la vente. Des œuvres maghrébines ont aussi suscité l’intérêt de collectionneurs, « dont la plupart se sont manifestés au téléphone, depuis les pays du Proche et Moyen-Orient, du Maghreb et du Golfe ». Ainsi, une œuvre de l’artiste marocain Louardighi, dont on connaît et apprécie au Maroc les très grands paravents, est partie pour 10 000 euros, (estimée entre 8 et 12 000 euros). Dans une vente qui n’a pas donné de très bons résultats pour la photo (les œuvres de Lalla Essaydi et de Hassan Hajjajont été ravalées), un cliché du photographe égyptien Youssef Nabil a été enlevé pour à peine 5 000 euros par un client international.
A l’affût d’œuvres rares
Ainsi, des œuvres d’artistes algériens ont toutes trouvé preneur et à des prix assez élevés, correspondant aux estimations ambitieuses liées principalement à leur rareté sur le marché, confie Etienne Hellmann. Le filon pour Christie’s se situe donc peut-être sur des artistes du monde arabe rares ou recherchés pour lesquels la maison parisienne n’a pour l’instant pas beaucoup de concurrence. Etienne Hellmann confirme d’ailleurs le souhait de Christie’s de « poursuivre ces ventes sur un marché que nous comptons suivre de près ».