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Photographie : faut-il acheter ancien ou contemporain ?

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Réponse au fil des allées de Paris Photo, l’un des salons d’art parisiens les plus fréquentés après la Fiac. Ce que l’on retiendra de cette 21e édition: les artistes contemporains s’emparent massivement de la photographie et la surconsommation d’images fait de la photographie ancienne une valeur refuge. Dans les deux cas, un tirage peut se chiffrer aussi bien en centaines qu’en millions de dollars.

 

L’actualité du Salon de Paris Photo

 

La photographie a longtemps souffert d'un manque de reconnaissance, étant considérée comme un ''genre'' mineur en regard de la peinture ou de la sculpture. Les habitudes et les goûts ont changé en profondeur. Non seulement la photographie ne suscite plus ni méfiance, ni mépris, mais ce marqueur de notre époque est devenu une denrée hautement collectionnable. De la photographie vernaculaire anonyme en passant par les clichés du monde de la mode, ceux du reportages ou encore les ''clichés-tableaux'' d'une photographie plasticienne aux multiples facettes, le champ d'exploration s'avère extrêmement large… Le plus difficile pour l'amateur est de se repérer dans l'immense flot des images, un flot constamment alimenté par la création contemporaine comme par des clichés anciens.

Renouer avec les vieux clichés

Notre rapport à l'image a été bouleversé en profondeur avec les mutations technologiques. A l'ère de la dématérialisation, les photographies prises au smartphone ne sont presque jamais imprimées. Nous touchons là au paradoxe de la photographie du XXIème siècle : les images circulent mais sans l'objet. Peu étonnant dans ce contexte de développer un attrait particulier pour les clichés anciens, d'observer l'écume d'un passé proche non sans une certaine jubilation, de nous laisser séduire par les accents nostalgiques de tirages aux délicats contrastes en noir et blanc, voire rehaussés de couleurs, parfois à la main… Des photographies d'anonymes de la fin du XIXème siècle ou du début du XXème siècle quittent de plus en plus la poussière des greniers pour être encadrées, exposées, convoitées. Des épreuves dépourvues de signature se retrouvent dans les galeries d'art, les salles de ventes et même sur le salon référant en la matière, à savoir Paris Photo. Ces photos anonymes et vernaculaires permettent parfois de commencer le plus simplement du monde une collection, c'est à dire par simple affinité, avec des tirages souvent accessibles pour moins de 500 dollars sur un salon d'art ou pour une poignée de dollars sur une brocante. 

 

Dès lors qu'elle est signée, la photographie historique – dite ''photographie primitive'' – atteint des prix spectaculaires, ou pas… en effet, l'amplitude de prix entre deux tirages d'un même sujet est parfois déstabilisante tant elle est abyssale. Quelles sont alors les clefs pour aborder un cliché ancien et l'acquérir au prix juste ? Il s'agit de considérer divers critères de valorisation : la qualité de conservation est un critère déterminant, d’autant que les photos anciennes sont sensibles à l’insolation et à l’humidité. L'intérêt du sujet en lui-même doit ensuite être pris en compte, car il est évident que le portrait d’un personnage célèbre sera plus convoité et plus cher que celui d’un illustre inconnu. Un troisième critère tient à la date du tirage. De nombreux clichés en circulation sont des tirages tardifs or, plus la date du tirage est proche de la date de la prise de vue, plus l’épreuve est valorisée. Les plus initiés attachent de l'importance à la technique employée. Celle-ci peut avoir un impact profond sur le prix. En matière de photographie ancienne, les supports et techniques s'avèrent en effet particulièrement variées entre le daguerréotype, le calotype, le tirage argentique, albuminé, sur papier ciré ou salé… Le conseil avisé de l'expert ou du galeriste est important sur ce point. Enfin, il est essentiel de prendre en compte le critère de la rareté. Puisque nous parlons d'un objet reproductible par essence, la rareté d'un tirage le rend en effet d'autant plus désirable et couteux. […]

 

Article à retrouver intégralement dans le numéro 41 de Diptyk bientôt en Kiosque 

Mapping Journey #7. Vidéo. 6'. 2011. Vue de l'exposition "You have been there". Commissariat de Marie Muracciole. Galerie Marian Goodman, Paris, 2011. Photo de Marc Domage. Courtesy de l'artiste
Mapping Journey #7. Vidéo. 6'. 2011. Vue de l'exposition "You have been there". Commissariat de Marie Muracciole. Galerie Marian Goodman, Paris, 2011. Photo de Marc Domage. Courtesy de l'artiste
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