Pour son premier solo show, Ghizlane Sahli nous fait pénétrer dans le mystère de ces organismes plastiques qu’elle façonne à partir de matériaux de récupération.
Si elle a décidé de s’adonner à sa passion de la broderie, Ghizlane Sahli ne renie rien de sa formation d’architecte : « Mon plaisir, c’est d’abord d’aménager les lieux. L’espace est très important pour moi. » Les futurs visiteurs de son exposition, intitulée non sans équivoque « Histoires de tripes », seront ainsi conviés à traverser une installation constituée d’une boîte sombre, entièrement tapissée de multiples miroirs qui réfléchiront les oeuvres de l’artiste, qui dit vouloir « donner la sensation qu’on entre dans l’intérieur d’un corps ». Ghizlane Sahli travaille à partir de déchets qu’elle assimile à des viscères, en raison de leur morphologie mais aussi de leur fonction symbolique. On se souvient de cette pièce intitulée Pimp my garbage, exposée à l’inauguration du Musée Mohammed VI. Conçue avec son collectif Zbel Manifesto, l’oeuvre était composée exclusivement de détritus et de matières plastiques. Depuis, Ghizlane Sahli a pris l’habitude de travailler avec deux brodeuses qui l’aident dans les différentes étapes de son travail. Son objet de prédilection : un goulot de bouteille qu’elle découpe, nettoie, puis brode patiemment avec du fil de sabra. Ces bouteilles se métamorphosent alors en « alvéoles » qu’elle accroche sur un panneau grillagé : « Chaque tableau peut ainsi représenter une partie du corps. »
Article à retrouver intégralement dans Diptyk Magazine n°42