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ZINEB SEDIRA, GARDIENNE DES MÉMOIRES

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L’origine algérienne, Zineb Sedira est née en France, à Genevilliers en 1963. Représentée par la galerie parisienne Kamel Mennour (voir rubrique « Le galeriste », diptyk N°1), l’artiste vit et travaille à Londres depuis 1986. Notamment influencée par Alfredo Jaar et Mona Hatoum, son œuvre fait aujourd’hui partie des collections du Musée d’art moderne de la Ville de Paris, des Nouveaux Médias du Musée national d’art moderne-Centre Pompidou, ainsi que de la Tate Britain ou encore de la Deutsche Bank. Exposée à la Biennale de Venise 2001, Zineb Sedira vient plus récemment de remporter le Prix pour l’art contemporain du SAM Art Projects, à Paris, en décembre dernier. A suivre…

(…) Comment votre parcours dans l’art a-t-il débuté ?

En 1986, j’ai décidé de vivre à Londres, pour apprendre l’anglais. A l’époque, je faisais un peu d’art, sans plus. Vers 1990-91, j’ai commencé plus sérieusement à étudier la chose. En empruntant le circuit traditionnel britannique : l’année d’atelier, le Bachelor’s degree, le Master, etc. Le tout, dans trois écoles londoniennes assez réputées : Saint Martins College of Art & Design, Slade School of Fine Art, Royal College of Art. Dans les deux premiers établissements, j’étais inscrite au sein du département Média, en rapport avec l’audiovisuel. Mais c’est au Royal College of Art que je me suis concentrée sur la photo et la vidéo. (…)

Qu’est-ce qui vous a poussée vers l’image ?

Mon intérêt pour l’image est issu de mes recherches sur la représentation des femmes dans l’orientalisme. Qu’elle soit arabe ou encore africaine, j’ai compris qu’aucune d’entre elles n’y correspondait à la réalité… Venant d’Algérie, je savais parfaitement qu’exhiber une femme sous un voile, avec un sein qui dépasse, en train de fumer devant un paon, était un fantasme aberrant, une forme de racisme qu’il fallait contourner. Parallèlement, j’étais très absorbée par le mouvement « hardcore » féministe occidental des années 1970, qui dénonçait la représentation des femmes dans l’art comme la conséquence systématique du regard des hommes. Ce qui m’importait, c’était donc de représenter la femme en évitant ces archétypes, ces stéréotypes, tous les clichés ordinaires du sexe.

Comment votre photo a-t-elle continué son chemin jusqu’aux paysages ?

 En 2002-03, j’ai commencé à ne filmer que l’Algérie –  en dehors de la Mauritanie où je me suis rendue à quelques reprises. En clair, je ne travaillais plus sur l’Algérie à travers mes parents, des histoires racontées, mes souvenirs de voyages. C’est le paysage qui en était devenu la métaphore. Ma source d’inspiration, c’était le pays lui-même : les gens, l’architecture, la mer. Même si je parlais d’émigration, je ne situais pas mon discours en Algérie, mais partout, délibérément. Une façon de me rapprocher de moi-même, mais aussi d’être plus universelle, d’offrir une ouverture à mon travail. Mes photos, mes films montraient des paysages avec un aspect toujours politique, mais plus poétique, moins documentaire. (…)

Extraits de « Zineb Sedira, gardienne des mémoires », p. 90. Retrouvez le texte intégral dans diptyk n°4, février/mars.

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