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3 jeunes artistes africains à suivre absolument

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L’un est Nigérian, la seconde Ivoirienne et la troisième Marocaine. Leur point commun? Tous les trois sont des étoiles montantes de l’art contemporain du continent. Entre photomontage, broderie et tissage, les pratiques se recoupent parfois mais chacun affirme son univers tantôt afrofuturiste  tantôt éthéré ou éco-esthétique. 

JOSEPH OBANUBI

Ce photographe nigérian de 26 ans a déjà récolté bien des lauriers. Multiprimé depuis ses vingt ans, il a récemment remporté le British Council Art Prize en 2019. Son travail de collages numériques tirés au jet d’encre montre l’imbrication parfois burlesque de la modernité dans le quotidien des jeunes Africains. La société de consommation qui transforme les rêves, les nouvelles technologies de rencontres… Joseph Obanubi s’inscrit dans une veine « afrofuturiste » à la suite de Cristina de Middel ou encore d’Alun Be. « Mon but est de suggérer à tous une nouvelle perception de ce qui nous entoure et nous rassemble ». Ses œuvres sont déjà collectionnées par Jean Pigozzi ou le couple Leridon par exemple.

Joseph Obanubi, Stance, 2019, impression jet d’encre © Joseph Obanubi, Courtesy Galerie MAGNIN-A, Paris
© Frank van Beek / Hollandse Hoogte.
JOANA CHOUMALI

Première artiste africaine à recevoir le prestigieux Prix Pictet en novembre dernier, Joana Choumali a été distinguée pour sa série Ça va aller (2016), réalisée au lendemain de l’attentat de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire. Elle s’était fait connaître avec Hââbré, The last generation, une série de portraits léchés sur la disparition du rituel de scarification au Burkina Faso, avec laquelle elle a fait partie des lauréats du Prix POP- CAP 2014. Depuis, l’artiste de 46 ans brode ses photographies comme on suture une plaie béante. Dans sa dernière série Alba’hian, Choumali agrémente ses photo-broderies d’un voile de tulle vaporeux, dans des tonalités pastel, pour mieux restituer le fil de ses promenades méditatives dans sa ville natale d’Abidjan au petit matin. Habituée du Maroc pour y avoir étudié les arts graphiques à Casablanca, elle a notamment exposé au MACAAL de Marrakech (2018 et 2019), à la Biennale de Venise (2017), à celle de Bamako (2017) et aux Rencontres d’Arles (2016).

Joana Choumali, As The Wind Whispers, série Albanian, 2019, 80x80cm Courtesy de l'artiste
SOUKAÏNA AZIZ EL IDRISSI

À bien des égards, Soukaïna Aziz El Idrissi s’inscrit dans une tradition marocaine du support non conventionnel, comme l’ont fait avant elle Farid Belkahia ou Amina Agueznay. Diplômée de la prestigieuse Central Saint Martins College of Art and Design (Londres), où elle s’est spécialisée en design textile, elle confectionne des tissages à partir de rebuts de plastique. Une façon d’explorer les possibilités esthétiques de cette matière omniprésente dans notre quotidien. Ses textiles, d’une finesse qu’on associe rarement avec la matière plastique, entrent en résonance avec le savoir-faire ancestral du Maroc. Elle a récemment participé aux expositions « Material Insanity » au MACAAL de Marrakech (2019) et « Artistes marocaines de la modernité 1960-2016 » au MMVI de Rabat (2016).

Soukaina Aziz El Idrissi, Cabinet of Curiosities, 2019 Courtesy of the artist Oli Bonzanigo Photo Credit: Alessio Mei

Marie Moignard & Emmanuelle Outtier

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