Hamidi entre au Centre Pompidou

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Mohamed Hamidi, Harmonie, 1971, acrylique sur toile, 101 x 72 cm.

La nouvelle avait fuité dans la presse marocaine un peu précocement. Le comité d’acquisition du Centre Pompidou a entériné le 19 juin dernier l’entrée de deux toiles de Mohamed Hamidi dans sa collection. Les œuvres sélectionnées en février lors d’une visite d’atelier à Casablanca – et non à Marrakech comme annoncé dans la presse –, sont caractéristiques du travail de Hamidi dans les années 1970 et de « la recherche d’une spatialité surgissant aux limites des aplats colorés » (Toni Maraini). Harmonie et Marie, composées de formes d’un érotisme à peine voilé, révèlent aussi toute la modernité d’un peintre comme Hamidi. Moins médiatique que ses acolytes Farid Belkahia et Mohamed Melehi, Hamidi appartient à cette génération post-Indépendance qui a modelé l’art moderne marocain. Comme eux, il revient enseigner aux Beaux-Arts de Casablanca après un passage en Europe dans les années 1960. Comme eux encore, il exposera place Jamaâ el-Fna en 1969, marquant l’avènement d’une avant-garde. Ce n’est pas la première fois que le Centre Pompidou s’intéresse à cette période de l’histoire de l’art du Maroc. Une exposition consacrée à l’œuvre de Belkahia est annoncée en 2020.

Mohamed Hamidi, Marie, 1972, acrylique sur toile, 58x77cm (détail).