LES EXPOS DE L’ÉTÉ: LES FEMMES ARABES REDESSINENT LES FRONTIERES

Oraib Toukan, The New(er) Middle East, 2007 interactive puzzle: magnet, plastic, iron sheets dimensions variable © Oraib Toukan, Courtesy Nadour Collection

Share

ALLEMAGNE

Les femmes arabes redessinent les frontières

 

Au lendemain du Printemps Arabe, le pourtour méditerranéen arabe n’en finit pas d’inspirer les institutions internationales. Le musée d’art contemporain ZKM de Karlsruhe, aussi spécialisé dans les médias, présente pour la première fois une sélection d’artistes féminines exclusivement issues du monde arabe. L’exposition explore le nouvel ordre du monde à la lumière des femmes artistes du Maroc, de l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Égypte, mais aussi de la Jordanie, des territoires autonomes palestiniens, de la Syrie et du Liban… « Les transformations politiques et culturelles de tous ces pays sont suivis avec beaucoup d’intérêt, de curiosité, d’espoir mais aussi de scepticisme par l’Europe. L’intérêt est aussi croissant au sein de la scène artistique allemande. Ils répondent au niveau élevé de créativité dans les métropoles artistiques, à la fois stimulantes et foyers de conflits, telles que Le Caire et Beyrouth », précise Elisabeth Klotz, la commissaire de l’exposition. La plupart des artistes présentées se nourrissent de leur présence à l’étranger, vivant en dehors du monde arabe ou faisant la navette entre différents pays. The New(er) Middle East d’Oraib Toukan, originaire de Jordanie, propose au public de ré-agencer la cartographie du Moyen Orient avec une mappemonde sous forme de pièces de puzzle magnétiques. En écho, Bouchra Khalili lui répond dans une project room, avec sa fameuse installation vidéo The Mapping Journey Project (2008–2011). Mona Hatoum y présente sa pièce conceptuelle Bourj II [Tower II] (2011), tandis que l’Algérienne Zoulikha Bouabdellah installée à Casablanca montre la vidéo All-Attlal (2009), aux côtés de sa calligraphie amoureuse sur aluminium Hobb (22) (2010). Plus intimes, les dessins autobiographiques d’Anna Boghiguian s’étirent tels une frise chronologique intérieure, tandis que dans Abouon Mama (2004), Arwa Abouon fait dialoguer des photographies de sa mère avec ses portraits de jeunesse.  Toutes ces œuvres témoignent d’un traitement multimédia affirmé de la part de ces artistes femmes, à propos des questions politiques, sociales et culturelles, entre l’ailleurs et la Méditerranée.

 

« Cross-border »

ZKM, Museum of Contemporary Art, Karlsruhe

jusqu’au 8 septembre 2013

www.zkm.de