Shéhérazade Reloaded

Baghdad, installation, 220 x 90 cm

Share


Pour sa deuxième exposition personnelle, Radia Biaz Lahlou invoque la célèbre conteuse et ouvre la perspective d’un récit féminin renouvelé.

Il faut imaginer Shéhérazade conter, en une ultime nuit, le récit de notre époque. Une histoire au féminin. Avec « Raconte, Shéhérazade ! », Radia Biaz Lahlou et son complice le galeriste Hicham Daoudi présentent une « exposition d’un genre nouveau » à travers un dispositifen miroir : les treize installations de l’artiste, dans lesquelles le motif du buste s’affirme comme un leitmotiv ambigu, dialoguent avec le conte d’une jeune blogueuse, Ahlam B., invitée à co-écrire cet énième épisode.
Par petites touches, ce dernier chapitre entremêle l’univers des Mille et Une Nuits aux problématiques féminines contemporaines, comme autant de récits enchâssés : domination patriarcale, diktat vestimentaire, exploitation dans tous ses « raffinements ». Pourtant, pas de dogmatisme. « Raconte, Shéhérazade ! » s’expérimente davantage sur le mode de l’interrogation et de l’incertitude.
Cette Victoire de Samothrace que l’artiste affuble d’un voile noir autour des hanches, se laisse-t-elle dévorer par l’étau ou s’en libère-t-elle ? Oppression ou émancipation ?

par Emmanuelle Outtier


Radia Biaz Lahlou, « Raconte, Shéhérazade ! »,  La Coupole, Casablanca, du 16 au 30 octobre 2015.


 Si vous souhaitez lire la suite de cet article vous le trouverez dans Diptyk #30