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[Festival] Dans le jardin poétique de Bouchra Salih

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Pour sa quatrième édition, la manifestation État d’Urgence d’Instants Poétiques (EUIP) investit de nouveau le Jardin d’essais botaniques de Rabat, en misant sur des propositions in situ toujours plus séduisantes.

« La pluie nous a gratifiés de sa présence », s’est réjouie Bouchra Salih, fondatrice d’EUIP, le jour du vernissage. Présence d’autant plus gratifiante que cette manifestation conçue pour un public local peine à trouver des financements pérennes. En témoigne l’affiche du programme conçue cette année en collaboration avec l’artiste plasticien Nassim Azarzar : une page entièrement blanche invitant à réfléchir sur ce que serait « un monde sans art, sans culture, sans réflexion. » Art, culture, réflexion : un cocktail au rendez-vous d’une quatrième saison regroupant installations in situ et performances, et réussissant le pari de fidéliser un public hétéroclite.

Vue de l'installation H’zama de Imane Zoubaï. crédit photo : Inès Bouallou

Quand l’artifice révèle la nature

Au menu de cette année, une performance inattendue de Said Afifi, « La nocturne du dragonnier », où l’on vit l’artiste vidéaste, muni de son appareil photographique, s’approcher d’un arbre énigmatique, dans un dispositif de clair-obscur digne d’un plateau de tournage. Quand l’artifice révèle la beauté insoupçonnée de la nature. Un même paradoxe habite l’installation de Nassim Azarzar, composée d’une centaine d’hélices en plastique dessinant un champ de fleurs artificielles plus vraies que nature. Perchée entre deux bambous, l’installation d’Imane Zoubaï, H’zama, constituée d’un filet orné de paillettes appelé communément Mouzoune, n’attend que le souffle du vent pour produire une musique aussi irréelle que familière.

Performance "La nocturne du dragonnier" de Saïd Affifi. crédit photo Inès Bouallou

Méditations poétiques

À ces invitations paradoxales à la rêverie s’ajoute une invitation à la méditation, aussi bien historique que poétique, comme s’y emploie le duo d’architectes Driss Benabdallah et Joanne Rasse. Leur installation Souvenirs du futur relie, à partir de simples bandes de ruban adhésif rouges posées au sol, les deux parties en amont et en aval d’un jardin porteur de toute la mémoire de la ville. On n’attend plus que la performance, ce dimanche 28 novembre, de la photographe Inès Bouallou qui improvisera sur la machine d’un écrivain public de Rabat des poèmes à partir des mots que le public voudra bien lui offrir. Magie de l’immédiateté dans un espace où la nature apprivoisée devient la définition même de la beauté.

 

Olivier Rachet

 

Programme État d’Urgence d’Instants Poétiques, Saison 4, du 23 au 28 novembre 2021, Rabat, Instagram : @euiprabat
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