Pour sa 3e édition, la manifestation se place sous le signe de l’affirmation citoyenne. Intitulée «We, the people» en référence au préambule de la Constitution américaine, la biennale a invité quelques stars africaines.
Mostapha Romli, créateur et directeur artistique de la biennale, a fait appel à six commissaires d’exposition afin de réunir les œuvres d’artistes de tous horizons. Pour la partie africaine, le photographe et vidéaste Saïdou Dicko invite des artistes d’une vingtaine de nationalités différentes. Au total, la Biennale recevra plus d’une centaine de créateurs en provenance d’une soixantaine de pays.
Même si nous ne verrons pas d’exposition générale, mais plusieurs expositions en divers lieux de la ville, l’intitulé « Nous, le peuple » (on se souvient du « Not New Now » de Marrakech) résonne comme un projet de biennale à connotation politique. Mostapha Romli rappelle que « ce sont les individus qui font le peuple » et que les artistes restent les capteurs d’un monde qui se transforme, et parfois se désagrège, sous nos yeux : « autant d’artistes engagés qui nous refusent le droit de nous lamenter et nous exhortent à rapprocher nos rêves de l’action. »
une programmation atomisée
Plus proche d’un festival que d’une biennale au sens classique du terme, elle prend la forme d’une atomisation d’expositions dans dix lieux de la ville. La plupart des artistes exposés ont été en résidence à la Fondation Ifitry, située dans la région d’Essaouira. Fonctionnant depuis une dizaine d’années, cette résidence est accolée à un centre d’art contemporain qui rassemble une collection relativement importante.
Dans l’esprit de Mostapha Romli, en montrant des œuvres produites et conservées par la FIDAS (Fondation Ifitry pour le développement artistique et social), la biennale a pour ambition première de créer une synergie entre la résidence, le centre d’art et un public.
Petite sœur de la Biennale de Marrakech, la Biennale de Casa ne se conçoit pas pour autant en rivalité avec elle, selon son organisateur. Bien au contraire, Romli voudrait qu’elles se pensent en termes de complémentarité, comme le suggère le prêt par la fondation Ifitry d’une œuvre du plasticien Rachid Koraïchi en février 2016 à Marrakech. Un projet de redéfinition des dates est d’ailleurs à l’étude, pour les faire alterner en années paire/impaire.
Œuvres in situ
Les instituts français et espagnol, la Galerie Delaporte, l’École des Beaux-Arts, la Villa des arts, la médiathèque de la mosquée Hassan-II, l’ancienne église Buenaventura située en plein cœur de la médina historique, la Coupole, le Sofitel et le Centre culturel des Étoiles de Sidi Moumen : tous les espaces sélectionnés appartiennent au patrimoine architectural de la ville ou témoignent, pour les plus récents, d’une volonté d’innovation et de création qui permet à cette Biennale d’aller chercher son public.
Par un souci d’économie qui rejoint la pertinence d’un tel projet, une grande majorité d’œuvres sont produites in situ, avec une prédominance d’œuvres vidéo, photo, des performances et des installations. On attend, selon les organisateurs, des artistes comme Barthélémy Toguo (Cameroun), nommé au Prix Marcel Duchamp, mais aussi Mouna Jemal (Tunisie), Joana Choumali (Côte-d’Ivoire), Dominique Zinkpe (Bénin), El Houssaïne Mimouni (Maroc) ou Nabil Boutros (Egypte).
Olivier Rachet
Biennale de Casablanca, divers lieux, du 14 au 23 octobre 2016.
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