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Hako Hankson, Contemplations et Contradictions, 2023, technique mixte sur toile, 150 x 150 cm. Courtesy de l’artiste et L’Atelier 21

Hako Hankson exorcise l’histoire de l’art

Si la peinture de l’artiste camerounais Hako Hankson attire le regard dès le premier coup d’oeil, c’est sans doute en raison d’un pouvoir d’attraction assez unique et d’aplats de couleur d’une rare intensité. Le premier solo show que lui consacre la galerie L’Atelier 21, « Les vies silencieuses », fait suite à une résidence de trois mois dans la ville de Casablanca, qui inspire notamment une série inédite de dessins à l’encre de Chine et au stylo sur papier.

L’exposition privilégie des portraits hauts en couleurs où se devinent les signes extérieurs de la culture bamiléké dans laquelle le peintre a baigné enfant. Masques, figures totémiques cohabitent avec des représentations animales auxquelles rendent hommage des rituels aussi codifiés que ceux qui sont rendus aux ancêtres.

On perçoit aussi dans ces toiles une réminiscence tout aussi importante de la peinture cubiste de Picasso, dont la fascination pour les arts extra-européens a nourri la pratique. À la façon d’un Basquiat ou d’un Michel Macréau, Hako Hankson combine ces différentes influences dans un geste d’une liberté figurative des plus réjouissantes, alliant culture urbaine, respect des anciens et filiation avec une histoire de l’art qu’il se réapproprie avec panache.

— Hako Hankson, « Les vies silencieuses », Galerie de L’Atelier 21, Casablanca, jusqu’au 4 novembre 2023.

Malika Agueznay, Sans titre, 2023, peinture à l’huile, 115 x 140 cm Courtesy Loft Art Gallery

Malika Agueznay, solo show, Loft Art Gallery, Casablanca, jusqu’au 10 novembre 2023

Figure pionnière de l’École de Casablanca, Malika Agueznay découvre la gravure lors de la première édition du Moussem d’Assilah. Après avoir suivi ses études aux Beaux-Arts de Casablanca, elle fait de l’algue son motif de prédilection qu’elle décline aussi bien en peinture, sculpture que gravure. La nouvelle exposition personnelle de la Loft Art Gallery rend hommage à un travail dans lequel la dimension organique confère aux oeuvres une forme de sensualité pudique. S’y ajoute aujourd’hui un intérêt pour l’art de la calligraphie avec lequel dialoguent plusieurs pièces. Une belle occasion de redécouvrir ces compositions, dont Toni Maraini écrit qu’elles sont toujours « comme rythmées par une danse primordiale ».

Bardayal « Lofty » Nadjamerrek, Serpent Arc-en-ciel avec cornes de buffle, date inconnue, ocres naturelles sur papier Courtesy Fondation Opale

« Serpent : Art aborigène d’Australie », Musée Yves Saint Laurent, Marrakech, jusqu’au 28 janvier 2024

Associé à la fertilité, la résurrection ou au danger, le serpent est un symbole partagé par de nombreuses civilisations. Les cartes de voeux iconiques d’Yves Saint Laurent entrelacées de serpents (« Love ») et le nom de la première maison habitée par le couturier et Pierre Bergé dans la médina de Marrakech, Dar el-Hanch (la Maison du Serpent), ont donné l’idée à Bérangère Primat, fondatrice de la Fondation Opale, d’organiser au Musée Yves Saint Laurent de Marrakech une exposition sur le motif du serpent, en conviant des pièces de l’art aborigène australien. L’exposition donne à voir une trentaine d’oeuvres emblématiques, incluant peintures et sculptures. Une première sur le continent africain !

Diadji Diop, Spiritualité I, 2023, sculpture en résine époxy, 80 x 184 x 184 cm Courtesy de l’artiste et Comptoir des Mines Galerie

Diadji Diop, « Fraternité », Comptoir des Mines Galerie, Marrakech, à partir du 7 octobre 2023

Reconnaissables à leur monumentalité et à leur monochromie rouge, les sculptures de l’artiste sénégalais Diadji Diop font souvent sensation. En témoigne la pièce Naw naan présentée lors de l’édition 2022 de Dak’art, que l’on retrouve dans l’exposition « Fraternité » que le Comptoir des Mines consacre à l’artiste. Jouant des changements d’échelle entre des pièces gigantesques et des installations plus humbles sur fond de zelliges, l’exposition décline les thèmes chers à l’artiste : la paternité et les souffrances de la migration. Il est aussi question de la spiritualité soufie qui relie ces deux espaces fraternels que sont le Sénégal et le Maroc, dans un rêve de renaissance panafricaine que l’exposition semble appeler de ses voeux.

Olivier Rachet

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