Voilà le genre d'expo qui joue sur le malentendu avec bonheur!
Ils sont 15 artistes à avoir répondu à l'appel de leur galerie de travailler sur le thème ô combien délicat du drapeau marocain. Séduisante, cette injonction l'est à double titre, puisque le drapeau exerce dans notre pays une fascination tant symbolique qu'esthétique. Deux couleurs, le rouge et le vert à travailler ensemble, l'une avec l'autre, l'une contre l'autre, l'une dans l'autre ou ni l'une ni l'autre. Et un motif graphique, l'étoile à cinq branches, lieu possible de tous les jeux graphiques. Sans compter la charge symbolique à traiter de face ou de biais. N'allez pas demander à el Baz, Fariji ou Benohoud de caresser les poncifs nationalistes dans le sens du poil, ils ne sauraient pas le faire. Ni d'ailleurs à Hassan Hajjaj ou Najia Mehadji. Chacun à sa manière a déployé son vocabulaire personnel pour jouer sur la brèche entre amour de la patrie et dénonciation de ses faiblesses ou de ses compromissions. Promenez-vous dans le white cube et laissez-vous guider par cette douce cacophonie. Avec Mohamed Fariji, refaites le puzzle du drapeau et inventez le vôtre! Avec el Baz, grand maître de l'ironie, qui manipula l'étoile et le drapeau bien avant qu'on ne le lui demande expressément, allumez ou éteignez ces ampoules, symbole éléctoral du parti au pouvoir, le PJD…
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Meryem Sebti
Expo collective
"Special Flag"
jusqu'au 12 juillet 2014