Mektoub. Mektoub comme C’était écrit. Mektoub comme la fatalité, comme la puissante volonté de Dieu sur le destin des hommes. Yazid Oulab écrit le mektoub au fil barbelé dans Survivances, la première exposition de l’artiste à la galerie Caroline Pagès et au Portugal. Le danger, la menace, la colère contenus dans ce fil agressif questionnent le sens même du mot, son message. Yazid Oulab aurait pu tordre ces lettres avec des ronces parce qu’il faut un lien qui blesse pour
raconter la mémoire d’une culture. La sienne, à la croi- sée de son père ouvrier et de sa mère intellectuelle, du geste et du texte, de l’artisanat et de la pensée, de la France et de l’Algérie. Le mektoub de Yazid Oulab est un poème, un hommage, une mise en garde, une déchirure, une armure, une cicatrice, un piège. Il est tout ça à la fois.
JUILIE ESTÈVE