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Abdelaziz Zerrou : Le feu aux poudres

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Avec ses dessins grand format à l’encre de Chine et à la poudre d’explosifs, Abdelaziz Zerrou développe une réflexion sur les rapports de pouvoir en reproduisant des images d’archives, particulièrement de l’époque coloniale.

 

Acquérir un droit de regard sur le regard… Voilà bien un enjeu commun à de nombreux pays colonisés du continent africain, particulièrement du Maghreb qui, en l’absence d’une tradition iconographique autochtone, ne dispose d’autres illustrations historiques que celles, très idéologiques, du colonisateur. Pour constituer son corpus, Abdelaziz Zerrou, qui d’ordinaire vit et travaille entre Casablanca et Lugano en Italie, s’est immergé dans les archives de la Bibliothèque nationale de France. Son choix est allé notamment aux couvertures des suppléments illustrés du Petit Journal et du Petit Parisien qui, dans les années 1910, s’emploient à légitimer la colonisation en montrant le Maroc comme une nation d’affamés, cruelle, autoritaire, esclavagiste, menacée par des séditions permanentes et, de fait, nécessitant l’intervention « amicale », pacificatrice et civilisatrice de la France. De l’octroi d’une légion d’honneur décernée au caïd El Glaoui et à son frère par le premier résident Lyautey, à la poignée de main cordiale d’un indigène et d’un soldat, une même rhétorique de faux-semblants est à l’œuvre, rappelant combien il faut se méfier des images et combien l’histoire se répète dans son cycle de séductions et de vengeances. Cette poignée de main saisissante (représentée par Abdelaziz  Zerrou non pas avec les mains droites, comme sur l’original, mais avec les mains gauches) fait d’ailleurs écho à celle qu’échangent avec force sourires deux héros américains des temps modernes, qui eux aussi s’y connaissent en épopées de propagande : Superman et Mohammed Ali. (…)

 

Retrouvez la suite de cet article dans le numéro #39 de Diptyk Mag actuellement en kiosque

 

Propos recueillis par Corinne Cauvin

 

 

Toutes les images: Courtesy de l'artiste et Comptoir des mines Fonds: Anna Ehrel 

Florence Arnold, « Paradis »
Florence Arnold, « Paradis »
Rachid Koraïchi © photo de Amine Kabbaj, Architecte - Président Marrakech Biennale, sur son compte instagram https://www.instagram.com/aminekabbaj/
Rachid Koraïchi © photo de Amine Kabbaj, Architecte - Président Marrakech Biennale, sur son compte instagram https://www.instagram.com/aminekabbaj/

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