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Sanae Arraqas, 04 h 42, 2019, huile sur toile, 160 x 200 cm Courtesy de l’artiste et Galerie Shart

A Casablanca, Sanae Arraqas voyage en solitaire

À première vue, la dernière exposition de Sanae Arraqas, « Promenade solitaire », rompt avec l’inspiration urbaine qui était la sienne jusqu’alors. À regarder de près ces nouvelles œuvres, incluant toiles et dessins, tirées de ses voyages effectués aux quatre coins du monde – du Japon à la Suisse, en passant par la Thaïlande –, un même sentiment de solitude et de mélancolie nous étreint. Est-ce en raison du choix assumé de la peinture à l’huile avec laquelle elle fait corps et qu’elle apprécie pour « le temps de réflexion» qu’elle permet ? Ou bien celui de ce papier Wanshi qu’elle a ramené de sa résidence japonaise et qui, selon ses propres mots, « oblige le respect » ? On ne sait, tant ces scènes de la vie quotidienne figent le temps avec brio.

Sanae Arraqas, « Promenade solitaire », Galerie Shart, Casablanca, du 7 février au 7 mars 2020.


Homeland, 2011 Courtoisie de l’artiste et Goodman Gallery

La comète Thabiko Sekgala à Johannesburg

Finissage. Disparu en 2014 à l’âge de 32 ans, Thabiso Sekgala a été l’un des premiers à documenter la génération « born free », génération post-apartheid. Aujourd’hui, la Goodman Gallery présente à Johannesburg une sélection de cet artiste qui fut une véritable promesse. Passé par le célèbre Market Photo Workshop –  plateforme culturelle qui a formé plusieurs photographes comme Zanele Muholi ou Lebohang Kganye – Sekgala use très vite du format carré qui sera largement popularisé par instagram. 

Avec sa série Homeland, il photographie la jeunesse des ex-bantoustans, régions réservées aux Sud-Africains noirs durant l’apartheid tandis que dans Second Transition, il portraiture les mineurs de Rustenburg, bourgade au Nord-Ouest de Johannesburg. Cette série a été réalisée en 2012, quelques mois avant le « massacre de Marikana » où une trentaine d’ouvriers grévistes furent tués par la police rappelant inévitablement les évènements de Sharpeville en 1960. Les photos de Sekgala disent en creux la précarité et les inégalités patentes en Afrique du Sud, malgré les promesses faites à la fin de l’apartheid. Pas de larmes ni de sang mais une mélancolie certaine.

 

Thabiso Sekgala, « Bôna », jusqu’au 29 février 2020, Goodman Gallery, Johannesburg

Oumar Ly, Portraits de brousse et de studio, Podor, 1963-1978 © Oumar Ly Courtesy Sitor Senghor

Le photographe sénégalais Oumar Ly à Lyon

Pendant plus de 50 ans, Oumar Ly (1943- 2016) a photographié tous les événements de la région de Podor, sur les rives du fleuve Sénégal. Mais c’est surtout ses portraits réalisés en pleine brousse qui surprendront le public de l’exposition qui lui est actuellement consacrée à Lyon. Comme l’explique la commissaire, Frédérique Chapuis, la rareté du fonds Oumar Ly réside dans ces « milliers de clichés pris dans les villages, avec pour seul fond un pagne, la portière blanche de la 2CV du sous-préfet ou tout simplement le ciel pâle écrasé par la chaleur. Sur ces images-là, on devine, invité en douce, le paysage de la brousse : terre sèche clairsemée d’acacias, fouettée par l’harmattan ».

Omar Ly, Galerie Regard Sud, Lyon, du 16 janvier au 14 mars.

Temitayo Ogunbiyi, You will find playgrounds among palm trees, 2018, crayon sur papier, 35 x 50 cm Courtesy de l’artiste et 31 Project

Coiffes nigérianes à la galerie 31 Project 

Finissage. L’artiste américano-nigériane expose pour la première fois en France après son passage aux biennales de Berlin et de Lagos. Connue pour ses installations dont les volumes évoquent les coiffures nigérianes et victoriennes, Ogunbiyi présente ici les dessins de sa série You will. Clin d’œil au titre de l’exposition, l’esthétique capillaire yoruba se mêle à celle des planches naturalistes des XVIIIe et XIXe siècles, moyen aussi d’évoquer une certaine méthodologie scientifique sous le colonialisme. Titre polysémique de l’exposition, la capillarité définit aussi du point de vue physique des réseaux de vaisseaux, illustrant bien l’importance des interactions dans la réflexion de l’artiste. L.I.

Temitayo Ogunbiyi, «Capillarité», 31 Project, Paris, jusqu’au 29 février.

La chorégraphe française Bintou Dembélé

A Bruxelles, hommage aux héroïnes et héros du continent africain

Pour sa 4e édition au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles, le festival Afropolitan rend hommage aux héroïnes et héros du continent. Côté musique, un concert exclusif célèbrera les 50 ans du groupe légendaire congolais Zaïko Langa Langa. La Rap Party d’Inua Ellams rendra hommage à Fela Kuti ou encore Miriam Makeba : dix poètes partageront un poème en lien avec un aspect de la culture du hip-hop et dédié à l’un(e) de leurs héro(ïne)s. Notre coup de cœur : une performance de la chorégraphe Bintou Dembélé et du danseur Cal Hunt, Variations sur les Indes Galantes, qui aura lieu à l’entrée de l’exposition consacrée à Keith Haring. L’iconoclasme de l’artiste nord-américain entre en résonance avec cette réinterprétation d’un solo des Indes Galantes, l’opéra-ballet de Jean-Philippe Rameau.

Palais des beaux-arts de Bruxelles, festival Afropolitan, du 28 février au 1 mars 2020. 

Laura Izard, Jeanne Mercier, Emmanuelle Outtier, Olivier Rachet

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