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Alia Ali : De qui suis-je l’étranger?

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Entre art et archive, Alia Ali explore les traditions textiles de différentes régions du monde pour poser la question de l’identité et de l’altérité.

 

C’est un long périple qu’a entrepris Alia Ali à travers le monde pour photographier des corps enveloppés de textiles traditionnels. Onze régions en tout, toutes frontalières, au Mexique, en Ouzbékistan, en Indonésie, au Japon, au Vietnam, en Inde, au Kenya, au Niger et au Yémen, à la rencontre des artisans et des collectionneurs, auxquels elle a demandé de se draper à la mode locale. Car non, ce ne sont pas nécessairement des corps féminins qui se dissimulent sous les étoffes. Ce sont même le plus souvent des hommes, mais peu importe. Là n’était pas le propos d’Alia Ali, déterminée à restituer la beauté et la dignité civilisationnelles des plus marginalisés. Ses trois installations immersives et ses 17 photos imprimées sur papier coton n’ont de cesse de questionner l’altérité : en quoi suis-je un étranger, pour qui ? Si je disparais derrière mon habit, suis-je dominant ou dominé ? « L’anonymat déresponsabilise, précise Alia Ali, dans ce monde de plus en plus artificiel où tout est fabriqué pour nous classer dans des catégories. On cherche à nous convaincre qu’un individu entièrement couvert n’a pas de pouvoir. Et si c’était le contraire ? Voir est un acte de pouvoir, tout autant qu’être vu ». 

 

DES CULTURES QUI NE SONT PAS ÉCRITES

 

Comment lutter contre les assignations identitaires?«Il devient normal pour moi de me considérer, aux États-Unis, comme une musulmane. C’est dangereux, comme ça l’est pour les Mexicains, les Africains, les Japonais, de s’y sentir exclus ». Chacune de ses photographies questionne : l’exclusion est-elle motivée par une peur primitive ? Par une quête de sécurité ? De préservation ? Comment les frontières se matérialisent-elles pour contrer l’intégration alors que les nations dominantes, elles, savent très bien exporter leurs idéologies (…)

 

Retrouvez la suite de cet article dans le numéro #39 de Diptyk Mag actuellement en kiosque

Propos recueillis par Corinne CauvinEntre art et archive, Alia Ali explore les traditions textiles de différentes régions du monde pour poser la question de l’identité et de l’altérité.

 

C’est un long périple qu’a entrepris Alia Ali à travers le monde pour photographier des corps enveloppés de textiles traditionnels. Onze régions en tout, toutes frontalières, au Mexique, en Ouzbékistan, en Indonésie, au Japon, au Vietnam, en Inde, au Kenya, au Niger et au Yémen, à la rencontre des artisans et des collectionneurs, auxquels elle a demandé de se draper à la mode locale. Car non, ce ne sont pas nécessairement des corps féminins qui se dissimulent sous les étoffes. Ce sont même le plus souvent des hommes, mais peu importe. Là n’était pas le propos d’Alia Ali, déterminée à restituer la beauté et la dignité civilisationnelles des plus marginalisés. Ses trois installations immersives et ses 17 photos imprimées sur papier coton n’ont de cesse de questionner l’altérité : en quoi suis-je un étranger, pour qui ? Si je disparais derrière mon habit, suis-je dominant ou dominé ? « L’anonymat déresponsabilise, précise Alia Ali, dans ce monde de plus en plus artificiel où tout est fabriqué pour nous classer dans des catégories. On cherche à nous convaincre qu’un individu entièrement couvert n’a pas de pouvoir. Et si c’était le contraire ? Voir est un acte de pouvoir, tout autant qu’être vu ». 

 

DES CULTURES QUI NE SONT PAS ÉCRITES

 

Comment lutter contre les assignations identitaires?«Il devient normal pour moi de me considérer, aux États-Unis, comme une musulmane. C’est dangereux, comme ça l’est pour les Mexicains, les Africains, les Japonais, de s’y sentir exclus ». Chacune de ses photographies questionne : l’exclusion est-elle motivée par une peur primitive ? Par une quête de sécurité ? De préservation ? Comment les frontières se matérialisent-elles pour contrer l’intégration alors que les nations dominantes, elles, savent très bien exporter leurs idéologies (…)

 

Retrouvez la suite de cet article dans le numéro #39 de Diptyk Mag actuellement en kiosque

 

Propos recueillis par Corinne Cauvin

Fabrice Monteiro, Signares #1, Gorée, 2011, impression numérique, 76,2 x 101,6 cm
Fabrice Monteiro, Signares #1, Gorée, 2011, impression numérique, 76,2 x 101,6 cm
Myriame Alioualla, Sans titre, série Face au mur, 2016 © Myriame Alioualla
Myriame Alioualla, Sans titre, série Face au mur, 2016 © Myriame Alioualla
© Nabil Ayouch Exposition photo"A la marge" à la galerie 38
© Nabil Ayouch Exposition photo"A la marge" à la galerie 38
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seisme maroc

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