Après une édition 2018 jugée essoufflée, la foire dubaïote tente de retrouver des couleurs avec un focus sur les artistes latino-américains. Elle devra néanmoins compter avec la nouvelle donne géopolitique, notamment les sanctions qui frappent l’Iran et handicapent le marché régional.
Reste que le commerce n’est pas à l’abri des bouleversements géopolitiques. Contre-feu aux logiques d’affrontement qui grèvent le Moyen-Orient, Art Dubai est devenue une victime collatérale des nouveaux équilibres de la région. Prenons le cas de la communauté iranienne, qui représente 10 % de la population émiratie et en fait tourner l’économie, y compris de l’art. C’est à Dubaï que les entrepreneurs iraniens Farhad Farjam et Ramin Salsali ont ouvert leurs centres d’art privés. Et deux des meilleures galeries locales, Third Line et Carbon 12, ont été fondées par des Iraniens. Pourtant, depuis les crispations entre l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Iran autour du Yémen, la donne a changé. Comptes fermés, visas non renouvelés : on ne compte plus les Iraniens qui ont plié bagage, cherchant fortune à Oman ou en Turquie. Les nouvelles sanctions internationales contre l’Iran ont ren- forcé cette situation. « Il est impossible d’envoyer ou de recevoir de l’argent vers et de l’Iran, souligne Kourosh Nouri, cofondateur de Carbon 12. Évidemment, cela handicape très fortement le marché de l’art régional. » Résultat des courses, cette année, une seule galerie iranienne, Dastan’s basement, participe à Art Dubai.