BIENNALE DAK’ART: JOUR 1

Ahmed Hajoubi, (Sans Titre, acrylique et techniques mixtes sur toile, 36 x 36 cm, 2013 copyright de l'artiste

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Pour cette nouvelle édition, Dak’art étrenne un nouveau modèle de pavillons nationaux. Pour cette première deux pays maghrébins ont les honneurs, le Maroc et l’Algérie, habituellement frères ennemis, ils donnent pourtant aujourd’hui l’exemple en partageant les espaces de la Place du Souvenir et surtout en réduisant intelligemment la distance inconsciente mais réelle que beaucoup opposent entre Afrique « blanche » et « noire ». Nous avons pu rencontrer les organisateurs du pavillon marocain encore en plein chantier… Le Pavillon du Maroc est en fait plus concrètement celui de la Royal Air Maroc, transporteur et partenaire officiel et historique de la Biennale. Son commissariat a été confié à la Résidence d’artistes Ifitry qui œuvre depuis toujours pour l’abolition des frontières continentales en invitant chaque année une sélection exigeante d’artistes du continent sans aucun critère identitaire. Michèle Desmotte et Mostapha Romli proposent ainsi une sélection qui rend compte de la diversité du continent. Ils ont choisi de regrouper leurs artistes sous le thème de « Abstractions légitimes », car si les artistes sont bien africains, ils en font « abstraction » et sont plutôt à considérer comme des citoyens du monde, et ils ont de plus, par leur travail, démontré leur « légitimité » à s’emparer de cette thématique universelle… On retrouvera ainsi dans ce pavillon Ahmed Hajoubi et son travail « Qorchal » qui raconte l’histoire intime de cette carde que sa mère se résolut à utiliser pour pouvoir le sevrer, un travail présenté avec beaucoup de succès dans diverses galeries nationales au Maroc, mais aussi le travail de Pélagie Gbaguidi, remarqué à plusieurs reprises de la Biennale du Bénin à plus récemment l’exposition Divine Comédie de Simon Njami. Elle présentera une fresque murale ainsi qu’une vidéo où elle travaille sur une tentative de redéfinition de l’Afrique et de ses identités notamment en se posant des questions sexuées sur le genre. Une belle idée de pavillon qui balaie les frontières mentales érigées sur le Continent en proposant au contraire de rassembler.

 

Syham Weigant, en direct de Dak'art pour DIPTYK et le Dak'art actu

 

www.biennaledakar.org