Dubaï, nouvel épicentre du marché de l’art

Le stand haut en couleurs de la galerie Whatiftheworld (Cape Town), qui participait pour la première fois à Art Dubaï

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L’édition 2015 d’Art Dubaï a montré que l’événement gagnait en confiance : galeristes et collectionneurs européens étaient là et le monde arabe a trouvé son nouveau centre d’épanouissement.
Meryem Sebti
Cette année, dans les couloirs de Madinat Jumeirah à Dubaï, ça parlait toutes les langues. L’émirat, qui connaît une croissance sans précédent depuis dix ans, n’est plus simplement un lieu de curiosités architecturales ou esthétiques. Artistes, galeristes et collectionneurs, tout le monde était là pour une bonne raison et les affaires vont bon train. Cette année, la biennale de Sharjah (lire aussi p.110), qui avait lieu en même temps, drainait vers la foire le microcosme de l’art contemporain international. Tous arrivaient de New York, où avait lieu à peine dix jours auparavant l’Armory Show, ou d’Art Basel Hong Kong, qui s’achevait à peine.
Aussi pouvait-on, sans trop chercher, échanger quelques mots avec ces personnages qui font la pluie et le beau temps de l’art : Hans-Ulrich Obrist ou encore Sam Bardaouil, deux curateurs très en vue dans la région. Le premier était sollicité l’an dernier au Mathaf, musée d’art moderne et contemporain du Qatar, pour la rétrospective de l’immense artiste et poétesse libanaise Etel Adnan.

C’est la bousculade

Du Etel Adnan, justement, il y en avait beaucoup lors de cette édition d’Art Dubaï, notamment sur le stand de la galerie Lelong (Paris), venue pour la première fois ici, mais aussi sur celui de la toujours très séduisante Galleria Continua, qui dispose de sites en Chine, en Italie et dans la région parisienne.
Un très beau paravent de l’artiste libanaise, que l’on pouvait acquérir pour la modique somme de 95 000 euros, avait déjà été vendu, ou plus précisément réservé, au premier jour de la foire. Réservé ? Oui, car à Dubaï, on vient en repérage. Le premier jour, celui des VIP et collectionneurs, on réserve une oeuvre et l’on revient en fin de session pour valider son choix.
Mais quand l’artiste ou la pièce montrée se font rares, la transaction a lieu le premier jour, et c’est la bousculade. Comme cette série du Saoudien Ahmed Mater, médecin devenu artiste à succès au sein du collectif Edge of Arabia, présentée sur le stand de la galerie saoudienne Athr. L’oeuvre, une édition de six Pour faire installer chez soi ce bas-relief de Loris Cecchini, il faut débourser la modique somme de 45 000 USD épuisée et dont la foire proposait une épreuve d’artiste, représente la curieuse mutation d’une pompe à essence en personnage se tirant une balle dans la tête… A moins que, la lecture se faisant de droite à gauche, il ne faille lire la mutation dans l’autre sens. Cette oeuvre, ultra-connue des amateurs de Mater (lire aussi p.18 : « Ahmed Mater attaque Omega en justice »), a été acquise par un collectionneur privé de la région pour 85 000 USD.

 
Vous pouvez lire la suite de cet article dans le Diptyk magazine numéro #28