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Younès Rahmoun À l’ombre de l’olivier

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L’artiste marocain a récemment exposé « Habba – Zaytûna » en Tunisie. Entre oeuvres anciennes et récentes réalisées lors de sa résidence sur l’île de Djerba, son cheminement est empreint d’harmonie, de mystique soufie et de zen.

Afaf Zourgani

Il faut se baisser pour accéder au petit espace où est projetée en boucle la vidéo Zaytûna, s’asseoir sur un minuscule tabouret en bois puis regarder. Contempler. Rencontrer dans l’intimité de l’exigu un olivier, presque irréel, qui déploie ses branches vertes sur fond de terre ocre et de silence. Le vent semble remuer ses feuilles, mais est-ce bien le vent ? « J’ai effectué une résidence de deux semaines à Djerba, à l’invitation de la galeriste tunisienne Selma Feriani, raconte Younès Rahmoun. Sur l’île, les oliviers étaient partout, certains d’entre eux étaient millénaires. L’image de cet arbre m’a tout de suite interpelé, mais je ne savais pas encore comment l’introduire dans mon travail. Je suis issu du Rif, de la Méditerranée, et l’olivier est un arbre méditerranéen, mais c’est surtout sa dimension sacrée qui m’intéresse. Dans le Coran, il est l’arbre qui symbolise la lumière.»

L’artiste observe, réalise des vidéos, revient à plusieurs reprises, avant de trouver « son » olivier. « Ce que je recherchais, c’était l’image de l’arbre parfait qu’on porte en soi. Grâce à un mode d’enregistrement que j’ai découvert par hasard, j’ai obtenu une capture que caractérise un léger tressaillement. Quand on regarde la vidéo, on remarque aussi un effet très symétrique. L’arbre et son ombre forment une sorte de cercle écrasé. Et cela ne dure qu’un moment.» C’est cette minute parfaite que Younès Rahmoun choisit de montrer en boucle, celle d’un arbre millénaire qui « vibre comme un enfant plein d’énergie ».

L’huile d’olive, symbole de lumière

Zaytûna, de par ses dimensions réduites, contraste avec la vidéo Habba projetée dans une autre pièce et qui dévore l’espace. « Depuis sa création en 2008, Habba est toujours montrée projetée sur un grand mur pour mettre en lumière le développement de la graine dans la terre. Il s’agit pour moi de révéler un monde invisible qui s’épanouit dans l’obscurité. C’est aussi un dessin, une animation, et la visualiser en grand permet de percevoir la trace du trait de crayon, toutes ces nuances riches et subtiles du noir s’écrasant contre la surface blanche de la feuille. »

 
Vous pouvez lire la suite de cet article dans le Diptyk magazine numéro #28
 
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