[Incubateur] Rakajoo, la douceur de l’uppercut

Rakajoo, Fatah Morgana, 2020, installation, exposition Jusqu’ici tout va bien, Palais de Tokyo, Paris, 2020.

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Rakajoo, de son vrai nom Baye-Dam Cissé, est un artiste peintre et boxeur qui croque avec tendresse les personnages qui peuplent son quotidien. Il nous présente l’installation réalisée pour l’exposition évènement de la rentrée « Jusqu’ici tout va bien » au Palais de Tokyo.

« Mon installation visuelle et sonore a été réalisée à partir d’une série de portraits montrant un panel hétéroclite de la société française : des policiers y côtoient des jeunes ayant participé aux émeutes de 2005 à Clichy ou des individus lambda que j’ai interviewés. Leurs paroles composent la bande son du court-métrage d’animation accompagnant mes toiles. Pour réaliser ces dernières, j’accomplis un vrai rituel de mise en scène. Je débute toujours par des croquis préparatoires dans lesquels je réfléchis à ma composition. Puis, je réalise des photos en grande focale afin de donner l’illusion que mes modèles posent dans mon atelier. Le spectateur doit être comme happé par ces effets de perspective, renforcé par les petits yeux de mes personnages. C’est une façon pour moi d’inviter surtout le public à modifier son propre regard sur les êtres. Je n’aime pas l’idée d’enfermer les gens dans des identités préétablies et stéréotypées. Je peins essentiellement à l’huile et à l’acrylique. Je réserve la première au traitement de ce qui n’est pas solide comme la peau. C’est comme si je sculptais dans l’argile. L’acrylique m’aide à créer mes effets de lumière et à travailler mes arrière-plans ».

Rakajoo, Fatah Morgana, 2020, installation, exposition Jusqu’ici tout va bien, Palais de Tokyo, Paris, 2020.
Rakajoo, Fatah Morgana, 2020, installation, exposition Jusqu’ici tout va bien, Palais de Tokyo, Paris, 2020.
Rakajoo, Fatah Morgana, 2020, installation, exposition Jusqu’ici tout va bien, Palais de Tokyo, Paris, 2020.
Rakajoo, Fatah Morgana, 2020, installation, exposition Jusqu’ici tout va bien, Palais de Tokyo, Paris, 2020.

Propos recueillis par Olivier Rachet