Touria El Glaoui : « 1-54 Marrakech offre une expérience artistique immersive »

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Deux lieux et vingt-sept galeries dans un format jamais égalé jusqu’ici : 1-54 revient en force à Marrakech, quelques mois après le séisme qui a frappé la région. Une façon de porter haut les couleurs de la ville que la foire dynamise et vice versa. Rencontre avec sa fondatrice.

C’est la cinquième édition de 1-54 à Marrakech, quel bilan tirez-vous ?

Nous sommes véritablement enchantés de voir l’évolution constante de 1-54 Marrakech au fil des années et son influence grandissante sur la scène artistique marocaine. Cette croissance remarquable nous offre l’opportunité cette année de nous étendre vers un deuxième espace, DaDa.

Comment est positionnée cette mouture de la foire à Marrakech par rapport à Londres ou New York ?

1-54 Marrakech s’érige avec fierté, bâtie sur les réussites et les leçons apprises au fil des éditions précédentes. Comparée aux éditions de Londres et New York, 1-54 Marrakech offre une expérience artistique immersive imprégnée de la magie de la Ville rouge. C’est une célébration vibrante où l’art africain et de la diaspora prend vie, offrant une perspective unique et inspirante qui transcende les frontières. En cette édition, nous sommes animés par la vision de renforcer le rayonnement mondial de l’art africain tout en ancrant solidement notre présence au cœur de la créativité marocaine.

La Gallery 1957 d’Accra, une habituée de Londres ou New York, expose pour la première fois à Marrakech. Qu’est-ce que les galeries viennent chercher dans cette ville, selon vous ?

Les galeries sont attirées par l’opportunité d’exposer sur le continent africain, offrant à leurs artistes la fierté et l’honneur de présenter leur travail en Afrique. Marrakech se démarque en offrant un cadre unique, loin de l’effervescence des « mégafoires », attirant ainsi un public différent et engagé. Pour la Gallery 1957, une collaboration fructueuse à Londres et à New York dans le passé a créé des liens solides. Cette collaboration nous permet de présenter, pour la première fois à 1-54 et à Marrakech, l’illustre Amoako Boafo, ajoutant ainsi une dimension exceptionnelle à notre panorama artistique. C’est l’essence même de 1-54 Marrakech : une convergence d’influences artistiques uniques qui enrichissent notre expérience culturelle.

Cette année, pour la première fois, vous étendez la foire à un autre espace que la Mamounia. DaDa, est-ce finalement aussi une volonté d’ouvrir 1-54 à un autre public ? 

Présenter des galeries commerciales à DaDa, niché au cœur de la vieille ville, dans la médina, apporte une dimension tout à fait nouvelle et excitante à notre événement, élargissant ainsi notre accueil à un public encore plus diversifié. C’est un pas audacieux vers l’exploration et l’inclusion, et cela promet d’enrichir considérablement le caractère de cette édition. L’espace fait partie intégrante du paysage artistique de la foire depuis 2019, car il a accueilli avec succès plusieurs expositions qui faisaient partie de notre programme, comme l’exposition inaugurale « LOS- RAK » en 2019, conçue par Sonia Perrin avec les artistes Mohamed El Baz, Mo Baala et Emeka Ogboh, ainsi que l’exposition « Hamdoulah ça va ! » conçue par Mohammed Bourouissa en 2020. DaDa représente non seulement une extension physique de 1-54 Marrakech, mais aussi une ouverture vers de nouvelles perspectives, de nouvelles connexions et une expérience artistique immersive place Jamaâ El Fna.

Vous qui observez ce marché depuis plus de dix ans, c’est quoi l’art africain en 2024 ?

En tant qu’observatrice passionnée de l’évolution du marché de l’art africain depuis plus d’une décennie, j’ai été témoin d’une effervescence extraordinaire. L’art africain a surpassé toutes les attentes. Ce qui suscite particulièrement l’enthousiasme, c’est l’émergence constante de talents et la diversification sans cesse croissante des expressions artistiques. Nous sommes témoins d’une profusion de voix artistiques, chacune imprégnée d’originalité et profondément engagée dans les enjeux contemporains, conquérant ainsi diverses industries créatives. Cette influence s’étend même à l’industrie de la mode, où des artistes du continent inspirent des collections de grands créateurs, comme la récente collaboration entre Balmain et Prince Gyasi, un habitué de 1-54.

Vous co-organisez un colloque avec Black Rock Senegal autour des résidences d’artistes en Afrique. Pourquoi cette collaboration ?

Black Rock Senegal, et bientôt Black Rock Lagos, sous la direction de la Black Rock Arts Foundation, représente une résidence d’artistes emblématique de Dakar, reconnue pour son engagement en faveur de l’art contemporain africain et de la diaspora. Ce partenariat avec Black Rock offre à 1-54 Marrakech une plateforme unique pour explorer et célébrer le rôle crucial des résidences d’artistes en Afrique. Ces espaces sont essentiels pour soutenir la créativité, offrant aux artistes un lieu d’expérimentation et de collaboration.

La thématique des résidences d’artistes en Afrique a été choisie pour mettre en lumière leur importance croissante dans le paysage artistique du continent. En se concentrant sur ces espaces, le colloque vise à approfondir la compréhension de leur impact sur la création artistique, la communauté artistique locale et la scène artistique mondiale.

Quelles sont les nouvelles perspectives pour 1-54 ?

La vision pour l’avenir de 1-54 comprend une possible expansion géographique (Hong Kong, ndlr) et une diversification des événements. En élargissant sa portée à de nouvelles destinations, la foire aspire à offrir une expérience plus complète avec des ateliers éducatifs, des discussions et des résidences artistiques.

2 Comments

Реферальная программа binance mars 21, 2024 - 6:24 am

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създаване на профил в binance mars 23, 2024 - 1:59 pm

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