Younès Rahmoun : de la mer à l’océan

markaba, al-ana/huna, 2016, cuivre

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Quand Younès Rahmoun  se remet en situation de travail et de complicité avec Abdellah Karroum et L’appartement22 à Rabat, cela donne un accès direct et privilégié à l’ADN de son travail. Il combine l’ancrage en terre natale (le village rifain de sa mère, Beni Boufrah), une œuvre plastique qui questionne l’échelle humaine (ici un cube en cuivre flanqué, sur les faces, de cinq pyramides, la sixième étant posée par terre pour permettre d’entrer dans la structure par la face restée ouverte) et l’idée de déplacement (cette pièce a été posée face à la mer, puis au milieu des montagnes de Beni Boufrah avant de rejoindre l’espace contigu de L’appartement22). La pièce, qui force à entrer et rester seul et confiné, parle de l’ici et maintenant et propose au spectateur de vivre une expérience pas ordinaire du rapport à soi et au temps. Fidélité à Abdellah Karroum, son mentor depuis leur rencontre en 1999 ; fidélité à sa terre natale du Rif qu’il ne cesse de réensemencer ; fidélité à sa ghorfa, cette petite chambre dans laquelle il aimait se retirer, enfant ; fidélité à soi. Younès Rahmoun brille d’une lueur forte et subtile sur la scène contemporaine, comme l’étoile du berger. 

par Meryem Sebti

 

«Younès Rahmoun: de la mer à l’océan» 

l’appartement22, rabat, du 25 juin au 15 août 2016