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[Books and days] « Bantu, le livre » pour comprendre les guerriers pacifiques de Kouka Ntadi

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Le street-artiste revient sur 10 ans de réalisations dans lesquelles s’est imposée la figure du guerrier bantu qu’il a peint aux quatre coins du monde.

« Cette histoire est celle du Guerrier Bantu », écrit Kouka Ntadi en ouverture de Bantu, le livre. Cet ouvrage abondamment illustré a été réalisé en collaboration avec Nathie Nakarat qui s’est chargé de mettre en récit la double histoire de l’artiste et de ce motif bantu qui désigne en langue Kikongo « les hommes », c’est-à-dire « L’Humanité » toute entière. « Pour l’Histoire, ajoute Kouka, ce terme Bantu allait devenir un nom générique qui désignerait les peuples d’Afrique centrale et australe et plus précisément, un ensemble de langues parlées par les diverses populations de ce même espace géographique ». C’est de cette confusion originelle entre un mot à portée universelle et un espace linguistique ou ethnographique précis qu’est né le projet de redonner au Bantu toute son humanité : « J’ai décidé de le réhabiliter dans son statut d’humain, explique l’artiste, en le peignant en noir et blanc sur les murs, comme un graffiti en forme d’homme ou de femme. »

©Kouka Ntadi - à droite ©Montresso* Art Foundation

De Libreville à Vitry-sur-Seine, de Berlin à Brazzaville, Kouka Ntadi peint depuis une douzaine d’années ses guerriers sur les murs de nos villes : « Je voulais imposer au monde ce nouveau visage, représenter ce peuple premier et oublié, revendiquer sa mémoire ». Avec le temps, d’autres supports se sont invités dans son travail telles que les toiles de jute ou de simples palissades en bois comme on peut les voir à la Résidence d’artistes Jardin Rouge de Marrakech dont il est familier.

Le choix de ces matériaux s’explique en raison du fait qu’ils avaient « une vie avant de devenir des supports pour peindre. » Mais ces hommes et ces femmes toujours debout que représente l’artiste témoignent surtout de la double culture franco-congolaise de celui qui sera passé du street art le plus clandestin à des résidences d’artistes plus institutionnelles.

©Kouka Ntadi

Un même sentiment d’urgence continue pourtant d’habiter cet éternel adolescent qui choisit, depuis les attentats parisiens, de représenter sa figure de prédilection de dos « invitant celui qui le regarde à le suivre sur le chemin de la réconciliation. » In fine Bantu, le livre retrace le parcours atypique d’un homme finissant par se confondre avec l’universalité de son motif : « Je suis fait de noir et de blanc, de force et de fragilité, de mémoire et d’éphémère. C’est notre lien retrouvé qui seul reste indéfectible. »

Olivier Rachet

©Montresso* Art Foundation
©Montresso* Art Foundation
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