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[Books and days] Écrire l’avenir : une plongée en images au cœur de l’école publique

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« Écrire l’avenir » est un véritable plaidoyer pour une réhabilitation de l’école publique au Maroc. L’ouvrage est porté par les images du photographe Brahim Benkirane qui signe une série de portraits humanistes très réussis.

« L’école est un droit et non un privilège », aime répéter Najate Limet, présidente de l’association Enfance Maghreb Avenir [EMA] œuvrant pour la rénovation des écoles publiques au Maroc. Selon les chiffres officiels du ministère de l’éducation nationale, à la rentrée 2019-2020, 86% des élèves étaient inscrits dans des écoles publiques dont la vétusté et l’insalubrité ont souvent été pointées du doigt. L’ouvrage Écrire l’avenir réalisé conjointement par l’artiste photographe Brahim Benkirane et la journaliste enseignante Myriam Ezzakhrajy entend valoriser l’engagement des bénévoles de l’EMA en mettant l’accent sur l’impact positif des travaux de réhabilitation. « À une approche anxiogène, souligne la journaliste en ouverture du livre, nous avons préféré une démarche incitative ».

©Brahim Benkirane

Organisé en trois chapitres distincts prenant l’exemple d’une école publique de Nouaceur, dans la périphérie de Casablanca, avant, pendant et après les travaux de rénovation, l’ouvrage alterne photographies documentaires et témoignages de membres de l’équipe éducative. Les choix esthétiques sont d’une grande clarté quasi didactique. Alors que l’école d’avant  est montrée en des plans resserrés, aux angles de vue très marqués, d’où toute présence humaine est bannie ; l’école d’après fait la part belle aux activités scolaires et diffuse une énergie communicative. Pas de réalité enjolivée cependant : Brahim Benkirane se contente ici de montrer que des conditions dignes de travail suscitent l’émulation et la joie d’étudier, à travers notamment une série de portraits humanistes très réussis.

Ce dont témoignent aussi à leur façon une maîtresse d’arabe et une élève de 10 ans. « Depuis que j’ai mis les pieds dans cette école, il y a trois ans, reconnaît l’enseignante Idrissia Dadah, je me sens investie d’une mission alors que pendant longtemps je n’étais qu’un numéro de matricule ». La jeune Salma, qui rêve de son côté de devenir architecte, dit simplement le plaisir d’apprendre dans un lieu accueillant : « Je ne m’ennuie jamais en classe, j’adore mes maîtresses parce qu’elles m’apprennent beaucoup de choses […] ». Et si demain, l’école publique devenait aussi synonyme de bonheur ?

Brahim Benkirane et Myriam Ezzakhrajy, Écrire l’avenir, p.112, éditions EMA.

Olivier Rachet

©Brahim Benkirane
©Brahim Benkirane
©Brahim Benkirane
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