Les éditions Dupuis publient les voyages d’Ibn Battuta sous forme de roman graphique. Un classique truffé d’anecdotes inattendues.
Heureux qui comme Ibn Battuta a fait un long voyage ! Le dessinateur Joël Allessandra et l’auteur tangérois Lotfi Akalay, disparu en décembre dernier, nous invitent à redécouvrir ces pérégrinations qui ont conduit ce voyageur du Maroc à la Chine, en passant par l’Inde et la Mecque où il était parti en pèlerinage. Les auteurs transposent ici en roman graphique la Rihla, récit de voyage d’Ibn Battuta transcrit à son époque par un jeune poète andalou Ibn Juzayy à la demande du sultan mérinide Abou Inân Faris qui régnait alors sur le Maroc. Sous-titré « Cadeau fait aux observateurs traitant des curiosités offertes par les villes, et des merveilles rencontrées dans les voyages », ce récit regorgeant d’anecdotes parfois invraisemblables a traversé les siècles et s’offre aujourd’hui au regard de tous.
Allesandra et Akalay, Les voyages d’Ibn Battuta, éditions Dupuis, Collection « Aire libre »
Les différentes étapes du voyage, débuté à Tanger en 1325 et s’étalant sur 24 ans, sont relatées de façon scrupuleuse, sans fioriture. Une place importante est consacrée aux conquêtes féminines du voyageur qui se maria à plusieurs reprises et rencontra les plus belles femmes du monde à … Laissons au lecteur le soin de le découvrir !
Comme le souligne justement Ali Benmakhlouf en préface de ce livre de facture assez classique, ce voyage fut surtout l’occasion pour Ibn Battuta de réaliser que « la société maghrébine et andalouse [n’était] pas le seul centre civilisationnel en islam. » Relativité des coutumes et des croyances, diversité des pratiques. Au Yémen, il découvre l’existence de mariages provisoires et contracte une première union légitime. À Damas, où sévit alors une peste terrible, il assiste à une procession œcuménique organisée avec les trois religions monothéistes pour implorer Dieu de mettre fin à cette calamité.
Allesandra et Akalay, Les voyages d’Ibn Battuta, éditions Dupuis, Collection « Aire libre »
Les périples seront nombreux. Le mal physique et le mal moral règnent partout. Les dangers sont incessants et culminent notamment dans le voyage en Chine, où mandaté comme ambassadeur par le sultan Mohammed Châh, roi de l’Inde, Ibn Battuta voit la majorité de son équipage périr en mer. Leçon à méditer en ces temps obscurs où nous sommes comme tétanisés par le moindre péril !
Allesandra et Akalay, Les voyages d’Ibn Battuta, éditions Dupuis, Collection « Aire libre », p.254
Olivier Rachet
Allesandra et Akalay, Les voyages d’Ibn Battuta, éditions Dupuis, Collection « Aire libre »
Allesandra et Akalay, Les voyages d’Ibn Battuta, éditions Dupuis, Collection « Aire libre »
Allesandra et Akalay, Les voyages d’Ibn Battuta, éditions Dupuis, Collection « Aire libre »
Allesandra et Akalay, Les voyages d’Ibn Battuta, éditions Dupuis, Collection « Aire libre »
Allesandra et Akalay, Les voyages d’Ibn Battuta, éditions Dupuis, Collection « Aire libre »
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