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CASAPROJECTA, CULTURE UNDERGROUND DANS LA VILLE

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Un visage peint en blanc surgit de la pénombre. Ses yeux sur écran fixent la salle, imposant le silence dans le brouhaha d’un bar-restaurant de Casablanca. Etrange incursion d’un conte soufi* entre les tables, les verres et les conversations des habitués du lieu. S’impose ensuite un amalgame d’animations, courts métrages, 3D, vidéos… qui racontent une autre histoire que celle du soir, que celle du quotidien, que celle entrevue à la télé, sur les panneaux d’affichage. Autre que celle d’un « préfabriqué qu’on nous a inculqué, souvent de mauvaise qualité », nous dit Jamal Abdennassar, diplômé des Beaux-Arts qui, après un passage dans la pub, a vite saisi qu’il n’avait pas sa place dans le domaine de la réclame et a préféré se plonger dans l’événementiel culturel. Et c’est dans un ras-le-bol contre ce « préfabriqué » qu’il a décidé de créer un concept visuel à la fois nomade et urbain : «Casaprojecta».

Un jour, il a l’idée de faire circuler les vidéos de jeunes premiers et de vidéastes et artistes confirmés dans les bars de la ville. Et ce qui a commencé comme des soirées privées entre amis s’est transformé en Casaprojecta, un événement ponctuel, qui revisite chaque mois les lieux nocturnes de la ville. Jamal Abdennassar est ainsi fait, il grignote de plus en plus d’espace, bouscule l’ordre établi pour placer discrètement son « matos ». Lorsqu’il parle, sa posture est celle du repli, puis, de temps à autre, sa main part très loin, brassant l’air, meublant en un geste ce qui l’entoure de passion et de projets. « Dans la vidéo, on est dans quelque chose de très proche de soi, on n’est pas dans l’industrie du cinéma. Plus la vidéo est abstraite, plus elle est intéressante. Elle nous ôte des repères, mais elle nous en donne d’autres, elle installe une autre idée du beau.» A chaque rendez-vous, Jamal Abdennassar sort de l’anonymat de purs moments de création. (…)

Extraits de « Casaprojecta, culture underground dans la ville ». Retrouvez le texte intégral sur diptyk n°5, avril/mai, p. 46.

* Le miroir enchanté, court-métrage de Mohamed Abouelouakar, 1994.

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