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CE SOIR A LA FONDATION CDG : TISSER JUSQU’A L’INFINI

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La fondation CDG poursuit son principe de carte blanche confiée à Mehdi Qotbi. Une exposition exclusivement féminine, en hommage à sa mère, patiente tisseuse de tapis, qui lui a transmis l’amour de la trame
 
 
 
Rita Alaoui, commissaire, assimile trame et peau, donnant ainsi un fil rouge sensible et délicat à sa proposition. Le choix des artistes est juste et permet d’embrasser au mieux la scène contemporaine dans sa diversité selon un prisme féminin. Ainsi, Lamia Naji présentera des photos des années 1990, tirées de la série Intimisme, qui mettent en scène des corps dont seuls des fragments apparaissent en fonction de
la lumière et de l’éclairage. Meryem El Alj montre une variation de ses célèbres carcasses, inspirées du sacrifice des moutons pendant l’Aïd et composées de découpages qui se superposent dans un jeu
habile de transparence.
 
 
De Zineb Andress Arraki, on verra deux photos, une nature morte et le portrait percutant d’un albinos rencontré au Sénégal qui touche la commissaire pour cette dualité ici visible, mais que nous portons tous en nous. Amina Agueznay présente deux installations : « cocon» et « alter cocon », montrées par Moulim Laaroussi et Kenza Benjelloun à la galerie Loft. Pour les réaliser, elle a moulé les empreintes d’un nombre incalculable de galets dans un tissage minutieux, travail colossal car chaque galet est différent et représente une bribe d’histoire. « Son travail m’impressionne, pour sa patience mais aussi sa dimension architecturale. On a le sentiment qu’elle veut nous protéger en fabriquant ces abris très poétiques. Elle pourrait tisser à l’infini sans jamais s’essouffler », confie Rita Alaoui. Safaâ Erruas présentera trois
installations dont Talon aigu, Le tiroir et La cellule. « J’aime ce choix du blanc et ce mélange dangereux et inoffensif dans ce geste à la fois destructeur et réparateur. Cela m’intrigue car on ne sait pas si c’est autobiographique et sielle est en souffrance ou au contraire si elle parle du monde. On a l’impression
qu’elle est sur le fil du rasoir, qu’elle joue avec le risque mais toujours avec une grande pudeur. » Fatiha Zemmouri, propose des installations inédites « très physiques mais avec une dimension spirituelle qui évoque la métamorphose de l’être. » Enfin Fatima Mazmouz présente des extraits du travail montré à la galerie Fatma Jellal sous le titre du «Corps pansant». « C’est un journal intime de sa grossesse où elle fait réfléchir son corps. Ce qui me plaît c’est qu’elle ose, j’aime le côté cru des « natures mortes » où on est dans une image kitsch mais sans fards qui donne un rendu très surréaliste. » 
 
 
Syham Weigant
 
 
«Histoires de trames»
Carte blanche à Mehdi Qotbi
Jusqu’au 6 juin 2013, Rabat
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seisme maroc

La rédaction de diptyk se joint aux nombreuses voix endolories pour présenter toutes ses condoléances aux familles des victimes du séisme qui a frappé notre pays.

Nos pensées les accompagnent dans cette terrible épreuve.

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