Art et musique africaines bousculent les sages cimaises de la Fondation Cartier. Et comme le public en redemande, « Beauté Congo » joue les prolongations jusqu’en janvier.
C’est l’exposition qui a fait swinguer Paris tout l’été et qui va encore illuminer la grisaille hivernale jusqu’en janvier 2016. Une exposition entièrement consacrée au Congo, du début de sa peinture moderne dans les années 1920 jusqu’aux stars du XXIe siècle dont la cote ne cesse de grimper. La Fondation Cartier, comme bien d’autres institutions, reconnaît le potentiel artistique mais aussi « bankable » d’une Afrique en plein essor. Partout où il passe, l’art du continent laisse derrière lui des étoiles plein les yeux, des couleurs chamarrées et des notes de musique à se faire trémousser le public le plus blasé. Alors, succès télécommandé ou bien mérité ?
Déjà en 2012, la Fondation Cartier avait fait sensation en montant une sorte de mini « Magiciens de la Terre », avec l’expo « Histoires de voir ». Elle y redorait le blason de l’art dit « naïf », faisant découvrir au public parisien les trésors cachés de l’art brésilien, indien, haïtien, et… congolais, entre autres. La très respectable institution aime à franchir les limites habituelles d’un art contemporain un peu trop circonscrit dans son pré carré : le cinéaste David Lynch et la chanteuse Patti Smith y avaient déjà exposé. Ici, la fondation réitère un coup de maître.
« L’ART CONGOLAIS N’APPARTIENT QU’À LUI-MÊME »
Le public et la critique sont unanimes : « Beauté Congo » est une vraie réussite. Et la bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas (uniquement) pour l’exotisme du sujet, mais en grande partie grâce au commissariat d’André Magnin qui a donné l’impulsion de cette exposition. Fondateur de la galerie Magnin-A, collectionneur d’art africain de la première heure et créateur de la cote de plusieurs artistes tels que Chéri Samba, Magnin creuse ici le sillon d’une Afrique qui s’impose sans complexes dans le paysage international.
par Marie Moignard
« Beauté Congo, 1926-2015, Congo Kitoko », Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, jusqu’au 10 janvier 2016.
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