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[Expo] Les élans vitaux de Najia Mehadji à Casablanca

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À l’Atelier 21, Najia Mehadji renoue avec cet art du trait et des volutes consubstantiel à son travail tout en explorant une nouvelle thématique, l’enfermement.

Qui ne verrait dans les arabesques tracées au pinceau à maroufler de Najia Mehadji que variations sur un même thème manquerait de nuance. On n’irait pas reprocher à Cézanne son motif de la montagne Sainte Victoire ou à Melehi ses ondes vibratoires. Réalisées pendant la période du confinement, dans son atelier d’Essaouira, les dernières toiles de l’artiste regroupées dans l’exposition « Ligne de vie » présentée à l’Atelier 21 renouent certes avec cet art du trait et des volutes qui lui est consubstantiel, mais pour en manifester aussi l’extrême fragilité.

Najia Mehadji, Liberté j'écris ton nom, 2021

La gestualité semble parfois s’interrompre comme en témoignent çà et là quelques lignes brisées, quand elle ne vient pas buter contre des images à l’encre sérigraphique représentant la thématique de l’enfermement. Composée en partie aussi à l’occasion de l’exposition « Droit de vivre » qui se tient actuellement au Musée d’art et de culture de Marrakech (MACMA), la série intitulée Liberté, j’écris ton nom rend sensible la pulsion vitale qui sied en chaque ligne nous donnant la sensation de s’affranchir d’un monde condamné à l’inertie. Un art dont Morad Montazami, auteur du catalogue, précise qu’il est moins calligraphique que « cosmographique » puisqu’il se rattache non seulement « aux mouvements de l’air, aux tournoiements des astres, aux circonvolutions des nuages, mais il raconte à sa manière l’instant de la naissance universelle ». Pour qui ne serait pas entièrement convaincu, on conseillera de méditer le trait transcendantal de certaines gouaches sur papier intitulées Métamorphose où la virtuosité de l’artiste frôle le sublime, à moins qu’il ne s’agisse plus justement de sublimation. Transformer par le geste et la couleur la sensation d’immobilisme en élan vital et en espoir retrouvé.

Lætitia Dechanet et Olivier Rachet

Najia Mehadji, « Ligne de vie », L’Atelier 21, Casablanca, jusqu’au 8 janvier 2022.
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