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Zamani project : La 3D au secours du patrimoine

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Les outils numériques sont-ils la solution pour sauvegarder le patrimoine en voie de disparition ? C’est le pari du projet Zamani, lancé en 2004 par un groupe de chercheurs européens et africains de l’Université du Cap.

Le nom du projet est fort en symbolique. Zamani vient de l’expression swahili « hapo zamani za kale » qui signifie « il était une fois » et peut être utilisée pour signifier « le passé ». Le mot est dérivé de la racine arabe zaman, les temps anciens. Concrètement, Zamani est une base de données qui permet de visualiser en 3D des bâtiments, monuments et sites d’art rupestre en Afrique, au Moyen- Orient et en Asie du Sud-Est. Elle est développée par un groupe de quatre chercheurs à l’Université du Cap en Afrique du Sud : les Allemands Ralph Schroeder et Heinz Ruther, le Sud-Africain Stephen Wessels, tous trois géomaticiens, ainsi que Roshan Bhurtha (Île Maurice), ingénieur en électricité et fondateur du projet. « Mes fréquents voyages de recherche en Afrique m’ont fait prendre conscience des menaces qui pèsent sur les sites patrimoniaux en raison de phénomènes naturels et anthropiques, tels que le terrorisme culturel, la guerre, les troubles politiques, le manque de financements pour l’entretien, le vol d’oeuvres d’art, le vandalisme, le changement climatique et la montée des eaux. Il m’a semblé nécessaire d’accroître le rôle du patrimoine dans la société africaine à travers la sensibilisation, l’éducation et la recherche », raconte Roshan Bhurtha.

Eglise de Saint-Georges de Lalibela en Ethiopie.
Modèle 3D de l'église Saint-Georges de Lalibela (Ethiopie), obtenu par scan laser

Grâce à ce travail pharaonique, il est aujourd’hui possible de « visiter » depuis n’importe quel ordinateur 250 monuments numérisés sur 60 sites dans le monde, en particulier sur le territoire africain. Certains n’existent déjà plus, d’autres sont en péril. On y découvre les mausolées de Tombouctou, depuis détruits par des terroristes en 2012, mais aussi la Grande mosquée de Djenné (Mali), la Forteresse de Lamu (Kenya), le temple Musawwarat es-Sufra à Méroée (Soudan du Sud), la ville romaine de Djemila (Algérie), le Fort Saint-Jago (Ghana), l’Hôtel de ville du Cap (Afrique du Sud)… Un travail rendu possible grâce à des scanners qui fonctionnent par laser, des relevés géographiques, la technologie GPS, le photogramme et les outils de modélisation en trois dimensions.

Temple de Musawwarat es-Sufra à Méroéé (Soudan du Sud).

Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 49 de diptyk disponible en kiosque ou en ligne

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