Taper pour chercher

Le peintre Houssein Miloudi est mort

Partager

Le peintre est décédé jeudi 15 septembre à Rabat, laissant derrière lui une œuvre singulière inspirée de son enfance à Essaouira et du patrimoine rupestre du Sud marocain. 

Lorsqu’on l’interrogeait sur ses influences, Houssein Miloudi prenait le temps de convoquer ses souvenirs. Celui du fqih de son enfance dont il admirait les amulettes et les manuscrits mais aussi les pouvoirs de guérisseur et de voyant. “​​Vers l’âge de 10 ans, racontait-il, à l’école Coranique, au Mesjid de la Zaouia Aïssaoua, j’ai commencé à dessiner des « carrés magiques » [par fascination pour ce Maître] ». Son œuvre, empreinte de symboles ancestraux et d’idéogrammes dont on aurait perdu la signification sacrée, se nourrit de ce souvenir cardinal sur lequel le peintre a construit un univers d’une grande cohérence plastique.

«Hommage à Aicha Moula», Technique mixte sur toile, 187 x 188 cm, 1990-2011 - Courtesy L'atelier 21

Né en 1945 à Essaouira, Miloudi se forme à l’école des Beaux-Arts de Casablanca avant de poursuivre son apprentissage à Paris. Si ses premières œuvres, tout en géométrie, s’inscrivent dans la lignée du Groupe de Casablanca dont il est un temps proche, le peintre s’éloigne du mouvement pour développer un langage personnel composé d’hybridations. “Miloudi fait un retour aux sources, au monde de la magie, de la tradition berbère, islamique, africaine, pour y puiser des signes, symboles, figurines : main protectrice, talisman, osselets, œil…”, écrivait  en 1979 Mohamed Kacimi dans la Revue europe. À la composition géométrique, l’artiste souiri oppose souvent une logique d’éclatement ; face au rationalisme de l’époque moderne, il convoque de mystérieux symboles qui confèrent à ses toiles une esthétique rupestre inspirée des gravures préhistoriques du Sud du Maroc. Une oeuvre “quasi tellurique” disait l’écrivain Mohammed Ennaji, portée par la couleur ocre omniprésente.

Miloudi a exposé dans les années 1970 à L’Atelier de Rabat et participé au Moussem d’Asilah de 1977 à 2003. Il avait exposé en 2011 et 2015 à L’atelier 21 à Casablanca.

 

E.0

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *

x
seisme maroc

La rédaction de diptyk se joint aux nombreuses voix endolories pour présenter toutes ses condoléances aux familles des victimes du séisme qui a frappé notre pays.

Nos pensées les accompagnent dans cette terrible épreuve.

Comme tout geste compte, voici une sélection d'associations ou d'initiatives auxquelles vous pouvez apporter votre soutien :