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Les beaux jours du dessin contemporain

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Dédié au dessin contemporain, Drawing Now vient de fêter ses 10 ans. Ce medium abordable ne cesse de conquérir les amateurs.

Lancé à Paris il y a dix ans, d’abord dans divers lieux nomades, le « Salon du dessin contemporain » s’est posé et imposé au Carrousel du Louvre lors de sa 4e édition. « C’est là qu’il a assis sa notoriété internationale et qu’il s’est appelé Drawing Now », rappelle son directeur artistique, Philippe Piguet. Depuis trois ans, le salon a pris bonne place au Carreau du Temple, accueillant près de 80 galeries, soit environ 400 artistes contemporains. Son succès ? La diversité et la richesse des accrochages combinées à l’accessibilité des prix. Pour les amateurs d’art contemporain à faible budget, il offre une porte d’entrée vers la collection.

On pouvait par exemple acquérir l’un des 438 dessins de l’Encyclopédie de l’imagination que le Franco-Iranien Sépànd Danesh, en solo show chez Backslash, réalise depuis 2004. La galerie parisienne en a vendu une trentaine, à 300 euros l’unité. Pour 1 000 euros, à la galerie C de Neuchâtel, on emportait un poème imprimé des Fleurs du mal de Baudelaire, réécrit à l’encre de Chine par Jérémie Bennequin. Autour de 1 500 euros, les petits dessins aux images fortes, acerbes et sarcastiques du Colombien Kevin Simón Mancera à la galerie Michael Sturm de Stuttgart, décrivent les émotions et l’état social de l’entourage de l’artiste. Cinq ont été acquis par la Maison Rouge, fondation parisienne créée par le collectionneur Antoine de Galbert. Dans une fourchette de 800 à 7 500 euros, les dessins figuratifs à la pierre noire et rehauts d’aquarelle d’Iris Levasseur (très suivie par d’importantes collections privées) étaient à saisir chez Odile Ouizeman, dans un style qui n’est pas sans rappeler Max Beckmann, Otto Dix ou encore Francis Bacon. 

Et le gagnant du prix est…

En focus chez la Parisienne Anne Barrault, le travail du Français Jochen Gerner, détournant les codes visuels (de 1 200 à 3 800 euros), a reçu le prix Drawing Now, décerné par le comité de sélection du salon. L’artiste recevra une dotation de 5 000 euros et bénéficiera d’une exposition personnelle l’an prochain. Lauréat du prix en 2015, Abdelkader Benchamma était exposé chez Christie’s à Paris, dans le cadre d’un partenariat avec Drawing Now. En revanche, l’artiste était absent du salon, sa galerie milanaise n’étant pas revenue pour cette édition. De fait, les artistes du monde arabe étaient peu présents à Drawing Now. La galerie tunisienne Selma Feriani a tout de même tiré son épingle du jeu avec un excellent duo show. D’une part, les dessins éclatés aux références multiples (y compris politiques) du Tunisien Nidhal Chamekh (de 1 200 à 3 500 euros), qui fut invité par Okwui Enzewor à participer à la 56e Biennale de Venise dans le prestigieux pavillon de l’Arsenal. D’autre part, l’Algérien Massinissa Selmani, qui a décroché la mention spéciale du jury à la dernière Biennale de Venise, donnait à voir plusieurs séries d’œuvres (de 1 500 à 5 000 euros), dont ses « maquettes », vues aériennes sur des portions de paysages. Notons aussi la présence de dessins de la Marocaine Chourouk Hriech (arrivée en 2e place au Prix Drawing Now 2015) dans l’exposition non commerciale Now is our Future, organisée pour les dix ans du salon et saluant le talent d’artistes émergents.

 

Armelle Malvoisin

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