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Dans la médina, une expo sonde le coeur des hommes

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Dans le cadre de «Prête-moi ton rêve», une carte blanche est attribuée à la critique d’art Syham Weigant, qui convie Hicham Berrada, Mohamed El baz, Yassine Balbzioui et M’barek Bouhchichi à nous parler d’amour. L’exposition «Vertiges de l’amour» met à nu le cœur des hommes.

Hicham Berrada, Oiseaux, 2014

À quand l’émancipation masculine ? », se demande la curatrice Syham Weigant, citant l’essai décapant de Virginie Despentes King Kong Theory. « Il y a eu une révolution féministe, y écrivait l’auteure. […] Mais pour l’instant, rien, concernant la masculinité. Silence épouvanté des petits garçons fragiles. » C’est à ce silence que l’exposition « Vertiges de l’amour », clin d’œil à la chanson de Bashung, entend se consacrer. Quatre artistes et non des moindres ont été conviés pour l’occasion. Yassine Balbzioui va puiser son inspiration dans le tube de Nancy Sinatra Bang Bang (My baby shot me down) en nous présentant sous forme de diptyque les portraits d’un couple masqué, à côté desquels trônent différents pistolets à eau revisités par le regard facétieux de l’artiste. On sait depuis Pétrarque combien la poésie amoureuse s’exprime métaphoriquement à travers des images guerrières, comme si parler d’amour c’était d’abord parler de ses blessures. « Le choix d’artistes, tous masculins, n’est pas non plus fortuit, dans un contexte marocain où les notions de virilité, de patriarcat ont souvent remplacé les figures matriarcales coutumières », souligne la curatrice.

M’barek Bouhchichi, Roses des sables, 2019

Mohamed El baz acquiescerait sans doute à ce propos, lui dont Syham Weigant a choisi de montrer ces photographies masculines prises dans la piscine de la Fondation Belkahia où « des larmes de la passion quasi christiques » font dégouliner le maquillage des visages, conférant à cette série une dimension queer revendiquée par la curatrice. L’idée de cette exposition, suggérée par Bisi Silva à qui « Vertiges de l’amour » est dédiée, vient d’ailleurs du constat que l’art contemporain ne parle pas assez d’amour et de sexualité, sujet politique s’il en est.

Yassine Balbzioui, Bang Bang, 2019

Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 49 de diptyk actuellement en kiosque et en ligne.

«Vertiges de l’amour», avec Hicham Berrada, Mohamed El baz, Yassine Balbzioui et M’barek Bouhchichi, Centre d’art Rue de Tanger, Médina, Casablanca, du 19 juin au 18 juillet 2019.

 

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