Confinés, mais connectés
La plupart des galeries ont opté pour le télétravail et rejoignent peu ou prou le train de la révolution numérique. Tout d’abord pour maintenir le contact avec leurs artistes dont Hassan Sefrioui de la Galerie Shart (Casablanca) reconnaît « qu’ils ont besoin d’être rassurés ». Mais aussi avec leurs collectionneurs et leurs principaux clients, comme le reconnaît Ghislane Ghessous de So Art Gallery (Casablanca) qui a multiplié les conseils aux entreprises souhaitant constituer une collection : « N’oublions pas que l’art reste une valeur refuge, et dans des moments de crise, certains de nos clients font parfois des placements dans des œuvres d’art ».
Mais c’est sans doute au public, confiné le plus souvent chez lui, que l’offre la plus diversifiée s’adresse. On ne compte plus les initiatives de visites virtuelles en ligne ou de talks organisés avec différentes institutions: « Dès la première semaine de confinement, précise Jacques-Antoine Gannat, nous avons lancé une exposition virtuelle 3D associée à une newsletter ». L’Atelier 21 (Casablanca) proposait également pendant le mois de ramadan une exposition collective virtuelle réunissant pas moins de 17 artistes et prépare « avec enthousiasme et optimisme [sa] traditionnelle exposition thématique collective de l’été », annonce Nadia Amor. La Galerie 127 (Marrakech) de Nathalie Locatelli, qui vient d’ouvrir un espace temporaire d’exposition en région parisienne, invite à une visite virtuelle très réussie de l’exposition « À quatre mains » de Sara Imloul et Nicolas Lefebvre. Initiative louable aussi de la Gallery Kent (Tanger) qui a très tôt initié sur sa page Facebook la formule « Confinés mais inspirés » permettant, selon les mots d’Aziza Laraki, « de montrer des œuvres que les artistes réalisaient au fur et à mesure que les jours passaient ».