L’exposition « autremême » à l’espace d’art Artorium complexifie la perception que l’on pouvait avoir de cette figure de la modernité marocaine.
Mohamed Rachdi entend bien « dissiper un certain malentendu », celui qui rattache exclusivement la peinture de Rabi’ à l’influence de l’École de Paris. « Il existe un véritable continuum chez lui entre l’abstraction et la figuration », explique le curateur, qui coordonne aussi la monographie accompagnant l’exposition, Abdelkébir Rabi’, L’œuvre à l’absolu. En témoigne le parti pris de placer d’emblée le spectateur entre une peinture à l’huile et un dessin figuratif au fusain, dont Mohamed Rachdi vante aussi « l’écriture purement graphique ». Il est vrai qu’une dialectique est à l’œuvre dans le travail pictural de Rabi’, non seulement entre la figuration et l’abstraction, mais aussi entre le dessin et la couleur, entre l’ombre et la lumière, entre une abstraction lyrique indéniable et ce que Mostafa Chebbak définit comme une « abstraction spiritualiste » dans L’œuvre à l’absolu. On appréciera aussi la dimension « mnésique » de cette peinture – pour reprendre un terme utilisé par Michel Guérin –, qui n’a de cesse de se ressourcer dans les paysages d’une enfance passée au cœur des massifs montagneux du Moyen-Atlas, dans la région du Tafilalet. Une belle occasion de redécouvrir un peintre que l’on croyait connaître.
La rédaction de diptyk se joint aux nombreuses voix endolories pour présenter toutes ses condoléances aux familles des victimes du séisme qui a frappé notre pays.
Nos pensées les accompagnent dans cette terrible épreuve.
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