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[Marché de l’art] Omar Ba, coqueluche des collectionneurs

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L’artiste sénégalais de 44 ans est aujourd’hui considéré comme l’un des artistes les plus importants de la scène africaine. Ses œuvres ont rejoint les plus grandes collections et s’envolent aux enchères aux alentours de 50 000 $.

Petit-fils de tirailleur sénégalais, Omar Ba passe le plus clair de son enfance à dessiner. Ses parents l’orientent pourtant vers la mécanique, domaine dans lequel il se forme sans passion pendant trois ans avant d’entrer aux Beaux-Arts de Dakar. Le jeune homme se rapproche du but mais ne se déploie pas encore. Pour cela il lui faudra se confronter à un changement radical, un nouveau pays. Direction la Haute école d’art et de design de Genève en Suisse (2003) où, après quelques années difficiles, il est repéré par Guy Bärtschi au cours du festival Les Urbaines de Lausanne, en 2009. Il est ensuite accompagné par la Parisienne Anne de Villepoix puis intègre la galerie Templon (Paris et Bruxelles), qui lui consacre un premier solo show en 2016. Omar Ba devient rapidement la coqueluche des collectionneurs français et bruxellois, d’autant que Daniel Templon présente son travail lors des grands salons internationaux. À la Fiac 2019, où il est très remarqué, la critique salue ce « fabuleux coloriste ».

Aujourd’hui, Omar Ba vit entre Genève et Dakar, retournant régulièrement en Afrique afin que « les images ne s’effacent pas ». Sa peinture mélange sur des cartons ondulés ou papiers kraft diverses techniques dont la gouache, l’encre, l’acrylique, l’huile ou le crayon. Poétiques et énigmatiques, les formes émergent du noir dont Omar Ba recouvre ses supports au préalable de tout travail, pour « mieux voir ». Son iconographie mobilise aussi bien des métaphores personnelles que des références ancestrales, tout en questionnant la place qu’occupe l’Afrique dans le monde. L’artiste évoque la politique, l’actualité du monde, l’exploitation de la nature, la guerre, le terrorisme, les hommes d’État, les rapports de pouvoir et de domination.

Omar Ba, This Way is Not Easy 2, 2011, huile, crayon et encre sur carton ondulé, 204 x 150 cm © Piasa

Récemment exposé au Musée des beaux-arts de Montréal (2019) et au Centre Georges Pompidou à Paris (2020), Omar Ba a rejoint des collections de premier plan, dont celle de la Fondation Louis Vuitton pour l’art contemporain ou la collection permanente du Louvre Abu Dhabi (peinture sur carton ondulé Repaire, 2016). En 2014, ses œuvres sont présentées à l’exposition d’été de la Royal Academy de Londres ainsi qu’à la Biennale de Dakar. Il est aussi introduit aux enchères, en octobre, dans le cadre d’une vente dédiée à l’Art contemporain africain chez Piasa (Paris). Bien que belle et de grand format, l’œuvre mise à l’encan ne soulève pas les enchères et reste invendue à 20 000 $ (estimation basse) : Au royaume des pyromanes (203 x 150 cm). Quatre ans plus tard, les prix ont doublé en galerie, si bien que les œuvres proposées autour de 20 000 $ partent désormais pour 40 000 $. Aujourd’hui, l’artiste croule sous les sollicitations et certaines oeuvres sont disputées à plus de 50 000 $. Les prix s’alignent aussi sur le second marché : chez Piasa, This Way is Not Easy 2 (2011) s’est vendu pour l’équivalent de 49 800 $ en juin 2020. Omar Ba est en train de réaliser son rêve : laisser sa trace dans l’histoire de l’art et être valorisé à hauteur des grands artistes occidentaux.

Céline Moine, Artmarket.com

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