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MELTING POT CONTEMPORAIN EN TUNISIE

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Le visiteur est interpelé par les bruits et les images des dialogues qui émanent de différents territoires, de l’Egypte, à l’Iraq en passant par la Tunisie.

D’origine iraquienne, Sama Alshaibi et Dena Al-Adeeb crient leurs récits en mémoire de la ville de Bagdad. Leur projet de collaboration intituléBaghdadi Mem/Wars dénonce le déracinement de leur terre d’origine et souligne la complexité de leurs trajectoires migratoires.

L’artiste iraquien Adel Abidin répond à la thématique de l’exposition à travers une vidéo/installationintitulée Ping-Pong : son travail dévoile un langage teinté d’humour et d’ironie. L’artiste nous raconte une histoire mais ne nous divulgue pas la totalité de son contenu : il détourne les codes, les camoufle, ou les crie dans un silence assourdissant…Il convie le spectateur à déceler la trame de ce silence. Son œuvre révèle un dialogue des puissances qui conduit aux guerres territoriales et culturelles ; la résultante de ce conflit est une victime symbolisée par une surprenante créature féminine, dévêtue et placée au milieu de la table de jeu : « Pour moi cette femme incarne la beauté et la fragilité tout comme la ville de Bagdad ». 

Parole est donnée aux artistes égyptiens Moataz Nasr et Mohammad Allam. Le besoin d’appartenir à un contexte géopolitique et culturel spécifiques et la volonté de maintenir une forte attache avec ses origines sont des sujets fondamentaux dans le travail de Moataz Nasr. Avec lyrisme et lucidité, son art explore des thèmes comme la condition humaine, les jeux de pouvoirs et les relations entre classe bourgeoise et populaire. Dans sa vidéo intitulée Père et fils, l’artiste nous plonge dans l’univers familial. Dans une œuvre très intime et personnelle, il propose une réflexion sur les conflits familiaux dans une société patriarcale.

Le dialogue conjugal se poursuit dans l’installation de Mohamad Allam.

La démarche du jeune artiste égyptien est enracinée dans des composantes sociales et politiques traitées avec ironie et subtilité. Son œuvre repose sur l’observation de la culture des jeunes couples des bords du Nil. La bande sonore qui accompagne l’installation trahit les propos intimes échangés entre un homme et sa fiancée.

Pour la Tunisie, l’artiste Dora Dhouib questionne la société sur son quotidien et son devenir avec une installation en néon qui nous parle de «l’incompréhension de la signification des croyances de l’étranger ». « On tente de se parler sans se comprendre dans un dialogue de sourds ».

Dans la même lignée de ce « dialogue impossible » Meriem Bouderbalaapproche ce sujet dans « Topos ». L’artiste brode son art avec les fils de sa double culture tunisienne et française et sillonne des chemins pour trouver le sien : « Je viens de chemins qui se sont croisés sur d’autres territoires, aucun ne m’appartient, aucun ne m’attend »…

Enfin, Nadia Kaabi Linke intervient dans cette exposition avec « Rue Abderrahman Ben Mami», une toile ancrée dans des constellations de contextes culturels et historiques. L’artiste véhicule les confessions de la médina de Tunis. Celles-ci montrent que si nous ne pouvons pas crier nos souffrances et exprimer nos idées, nous les confions aux murs de la ville, qui deviennent les écrins de nos secrets. Le dialogue devient alors intelligible. 

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