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MOVIDA TANGEROISE

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Il se passe définitivement quelque chose dans ce Nord rebelle et avant-gardiste. A la manière du voisin espagnol tout proche, Tanger la blanche expérimente une movida sans cesse renouvelée. Ses héros ? Une génération de plasticiens turbulente et indépendante dont voici un des acteurs les plus représentatifs, car Omar Mahfoudi est depuis le début au cœur de cette jeune scène émergente.

Après son bac arts plastiques, il ne voit pas d’intérêt à poursuivre des études classiques dans cette voie, il crée alors avec ses amis artistes Zakaria Ramhani et Hamza Halloubi, le groupe HARAM (formé de l’acronyme de leurs noms) qui se fait très vite remarquer, avant que chacun tente l’aventure en solitaire. On le retrouve quelques années plus tard, colocataire de Simohamed Fettaka avec qui il réalise la vidéo, Le Vote, qui, depuis, circule avec succès et suscite l’intérêt chez un public averti.

Le talent d’Omar Mahfoudi ne s’arrête pas au choix de ses amis et collaborateurs, il tient aussi et surtout à une farouche singularité qu’il développe sans concession et avec talent depuis qu’il a 20 ans. Ses œuvres ne se laissent pas appréhender facilement, âpres, crues et sans fards, elles mettent en scène un homme renvoyé à son stade le plus primitif, instincts primaires et animalité brisant le masque habituel. Une violence, des inquiétudes et une angoisse existentielle que l’artiste croque d’un trait nerveux et intense.

Ses travaux les plus récents, réalisés lors d’une résidence aux Etats-Unis, participent de la même esthétique et des mêmes préoccupations mais avec de nouvelles évolutions. Il proposera ainsi à la galerie Matisse des dessins réalisés à l’encre de chine ainsi que des vidéos, montées à partir d’une succession de dessins. Un travail sombre et tourmenté, mais dont l’inquiétante beauté habite longtemps et profondément le spectateur car ici, le propos de l’artiste se veut mystique. Intéressé par la force des religions et des prophéties qui s’incarnent en un seul homme, Omar Mahfoudi construit une « une mythologie personnelle » qu’il oppose aux récits scientifiques et religieux. Cette réécriture et représentation alternative de l’épopée humaine nous interrogent de manière aigüe et sensible et troublent nos certitudes sur le sens et la complexité de la condition humaine.

 

Syham Weigant

 

 

Galerie Matisse

Casablanca

Du 26 avril au 18 mai 2013

Camera, encre sur papier 30 cm sur 50 cm, USA. Copyright de l'artiste
Camera, encre sur papier 30 cm sur 50 cm, USA. Copyright de l'artiste
Animal, encre sur papier 30 cm sur 50 cm, USA. Copyright de l'artiste.
Animal, encre sur papier 30 cm sur 50 cm, USA. Copyright de l'artiste.
Chaise, encre sur papier 30 cm sur 50 cm, USA. Copyright de l'artiste
Chaise, encre sur papier 30 cm sur 50 cm, USA. Copyright de l'artiste
Vivre la mort, encre sur papier 30 cm sur 50 cm, USA. Copyright de l'artiste.
Vivre la mort, encre sur papier 30 cm sur 50 cm, USA. Copyright de l'artiste.
Portrait, encre sur papier 30 cm sur 50 cm, USA. Copyright de l'artiste
Portrait, encre sur papier 30 cm sur 50 cm, USA. Copyright de l'artiste
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